Je connais bien ce jaune sur les coteaux, mais Luc Bérimont le dit bien mieux que moi...
Le Vin Mordu
à René Guy Cadou
De bas brouillards tremblaient aux vallées de l'automne
Les chiens jappaient sans fin sur le bord des ruisseaux,
On entendait rouiller leurs abois dans l'écho
A des lieux et des lieux, sur des pays sans borne.
Le vent sentait la pierre rêche et le gibier
Il était dur et vif à nous trancher la gorge.
Nous nous hâtions vers quelque grange, dont le porche
Offrait déjà l'abri à des coqs qui chantaient.
Lorsque, sur le revers d'un coteau, nous trouvâmes
La jaune, apaisante, caresse des raisins:
Bien à l'écart du vent, des grappes plein les mains
Nous bûmes longuement, renversés sur la flamme.
Luc Bérimont