jeune femme brune
la trentaine, cheveux mi-longs, grand regard, yeux noirs
un beau profil
parle beaucoup avec une amie assise en face d’elle, volubile,
grand sourire
lèvres qui brillent rose vif, active
elle dialogue avec son amie avec de grands coups de cou et de tête
agite ses mains, ses ongles peints rose pâle
un sourire, une volonté, rappelle Irène Jacob jeune,
même fougue dans sa beauté
même allant, indocile, rebelle, insoumise
on peut la fixer (je suis assis loin dans le restaurant - elle
est dehors en terrasse sur le trottoir - je suis bien dans l’axe pour l’observer, elle)
pour s’en délecter
chaque expression saisie est un délice, chaque sourire, chaque regard en coin majesté
ah ! ces visages de femmes sans cesse renouvelés, il y a tant à dire, à nouveau
toutes ces incompréhensions dans ces joies de vivre, cela m ‘échappe, ces insouciances
Au sortir : robe dans les tons jaunes, ballerines noires, jambes nues, cuisses assez lourdes
je jette un dernier regard avant de m’enfoncer dans mon chemin seul,
veste caban sombre
jambes croisées, un pied derrière le mollet, comme un verrou
une tension du corps, proche d’une envie de vie, une pulsion
le bon temps a passé, la vieillesse m’a pris mon air de jeune homme romantique,
je me fossilise
mutacisme de ma vie oubliée,
indûment, je l’aurais aimée