Même tout seul,
je joue ensemble,
contre mon coeur ;
et j'ai ma peur
pour partenaire,
quand mes dents gagnent sur mes lèvres ;
quand je surprend le temps,
à perdre toutes choses qu'il a volées...
A peine si j'ose aimer !
C'est le temps pourtant.
Bientôt,
il va falloir dire : il faut !...mais trop tard.
Prolonger le jeu au-delà de l'enfance est suffocant.Chacun sue à se débarrasser de soi-même sans espérer, sans vouloir épouser l'autre. Mais nous ne comptons plus sur lui qui, insensiblement, pour notre bien, notre survie, nous fair perdre bras et jambes, et se nomme notre ennemi, sans que nous sachions de lui que sable, vent, rouille et ruine.
Si nous pouvions mesurer notre ignorance, nous ne pourrions plus compter sur nos illusions.
Notre dialogue avec le temps est palabre sans fin. Nous ne voulons que le dernier mot. Or le mot "dernier" réjouit le temps.
Il faut bien, pourtant, que la mémoire revienne.
