Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Ici :

  • : Poésie Littérature Ecriture Chanson poétique
  • : mes poésies et petits textes, mes coups de coeur : livres, poésies, chansons poétiques, artistes divers...
  • Contact

some words :

"Le poète est un archer qui tire dans le noir." - Salah Stétié -
"Soyez un écrivain mineur, cela vous rajeunira." 
Dominique Noguez

"Cette femme était si belle
Qu'elle me faisait peur."
 Guillaume Apollinaire

"In a place far away from anyone or anywhere, I drifted off for a moment." -- Haruki Murakami --


"Être poète n'est pas une ambition que j'ai. C'est ma façon à moi d'être seul."   -- Fernando Pessoa --

"Ca va tellement mal aujourd'hui que je vais écrire un poème. Je m'en fiche ; n'importe quel poème, ce poème." -- Richard Brautigan --

"J'écris à cause du feu dans ma tête et de la mort qu'il faut nier."
Jacques Bertin

"O mon passé d'enfance,
pantin qu'on m'a cassé."
Fernando Pessoa


« La mort c’est l’infini des plaines
et la vie la fuite des collines. »
Joseph Brodsky

Certaines choses

Nous entourent « et les voir

Equivaut à se connaître »

George Oppen



" LA GRANDE FORCE EST LE DESIR "
(Guillaume Apollinaire)



"Quand je dis « je », je désigne par là une chose absolument unique,
à ne pas confondre avec une autre."
Ugo Betti

"Le sens trop précis
rature
ta vague littérature"
Stéphane Mallarmé


" Je ne suis pas moi ni un autre

Je suis quelque chose d’intermédiaire :
Un pilier du pont d’ennui
qui s’étend de moi vers l’autre. "
Mario de Sa-Carneiro
I-love-reading
livres et lagaffe

Recherche

B o n j o u r !

-- je vous souhaite un bon passage... --


"Mais rien de cette nature n'est définitivement acquis. Comme une eau, le monde vous traverse et pour un temps vous prête ses couleurs. Puis se retire, et vous replace devant ce vide qu'on porte en soi, devant cette espèce d'insuffisance centrale de l'âme qu'il faut bien apprendre à côtoyer, à combattre, et qui, paradoxalement est peut-être notre moteur le plus sûr."  Nicolas Bouvier

« La poésie vient vers nous, on ne sait d’où, et elle nous quitte, allant vers on ne sait quel au-delà. Mais en passant, elle nous laisse des mots et elle nous fait des signes dont l’interprétation est inépuisable. » Gabriel Bounoure

" Avec tes défauts. Pas de hâte. Ne va pas à la légère les corriger. Qu'irais tu mettre à la place ? " Henri Michaux


écrivez moi si vous le souhaitez :    

Soyez indulgent, je ne suis qu'un petit écrivaillon tentant d'écrivasser

Mai 2008 : "L'apéritif de la neige"
est "paru"

Si vous êtes intéressé : laissez moi un message
(133 pages de poèmes et textes poétiques, pour la plupart ici sur mon blog)

"Le meilleur choix de poèmes est celui que l'on fait pour soi." Paul Eluard

"Savoir que nous ignorons tant de choses suffit à mon bonheur." George Oppen

______________________________________________

 

21 janvier 2018 7 21 /01 /janvier /2018 10:55

Le vernis de ce paysage rouge foncé est en ivresse au pied de ce ruisseau

La lumière éblouit ces bras mis en rond comme une couronne de peau

Légèrement je finirais dans ces pays-là.

 

Voilà, c’est fini comme on dit ;

Au mieux les trois-quarts, mais cela peut être aussi demain ;

Je n’imaginais pas une fin si asexuée, si ennuyeuse alors que la vie réclame tant de violences heureuses ; le temps a passé comme on dit, presqu’encore une fois très insidieusement, je ne me suis rendu compte de rien.

Et puis lorsque le fleuve s’est élargi perpétuellement, que les actions quotidiennes devinrent répétitives, stériles, infertiles, monotones, que les berges furent très  lointaines, je vis l’estuaire de la fin ; non pas un étranglement, mais l’infini désert clapotant du rien, la solitude primale au centre de moi-même et cette condition unique d’homme isolé, d’homme non partagé, d’homme non désiré. D’homme inutile.

Déjà ma femme ne me caressait plus depuis très longtemps, et la vie à deux se transformait en une sorte d’acquiescement  de l’amitié et de la confiance ; je ne vivais plus avec une amante fougueuse et étonnée mais avec une aimable sœur pleine de bonnes sollicitudes.  Le désir de séduire avait disparu malheureusement, et ce départ – sournois – était l’une des clefs de ces désamours. Femmes aimantes, continuez à flirter avec vos compagnons, utilisez tous les arts féminins, on ne cessera alors de vous contempler charmés !

Ainsi, pour ne pas m’ouvrir les veines immédiatement, je prenais des bains chauds, un livre en main pour dissiper les ennuis, les remugles terribles et les chagrins du déplaisir. Je remettais cela à demain. Offrant mon corps fatigué et vaincu à l’immense noir du rien, du néant total. En dérivement justement. Une chaude eau mousseuse. Mais j’eus l’impression – un moment – d’avoir tout lu. Et de rajouter inutilement des phrases à des phrases déjà parcourues. Vous le savez, la chair est triste, hélas et j’ai lu tous les livres.

 

Paradoxalement, l’immense beauté du monde extérieur calmait un peu les désastres internes. Ici l’achat d’une magnifique boîte de Longicornes à un prix dérisoire bien loin du temps passé à leur récolte et à leur classification ; là la relecture d’un livre magique ; ici la marche dans la neige et ce bruit si typique des bottes s’enfonçant dans le velours ; et puis tant de choses qui restent, tant de petits plaisirs si l’on creuse… Un chiot joueur tourne sans lassitude autour de toi et évite d’être attrapé. Des oiseaux mangent dans le froid en se combattant gentiment. Une mésange huppée me regarde fixement, ne lui manque qu’une guitare.

 

Tant de quoi dis-tu ? Non je trouve qu’il en reste bien peu ; c’est pourquoi ce paysage crépusculaire en vernis rouge – au bord de l’eau – pourrait à lui seul écarter les doutes et les vaines peurs. Tu me conseilles de photographier ces instants-là. Tu me reproches de ne plus photographier. Juste regarder et rêver, je dis.

 

Même, là, le petit Rhône que l’on longe montre en hiver des images féériques, ces coups de pinceaux en cheveux d’argent que montrent les grands peupliers blancs. Dans la brume, au bord du fleuve, cette grisaille permanente donne au contraire du baume au cœur ; la vie est là, bien loin des vies humaines, il y a une grande nonchalance dans cette vie naturelle. Du coup, mes problèmes semblent idiots, peut-être ne suis-je pas là pour vivre ainsi. Où s’est produit le dérèglement ?

 

Je ne fais plus de photos, je ne récolte plus d’insectes, je n’herborise plus ; j’observe seulement et c’est déjà beaucoup.

 

Le haut des peupliers blancs raye le ciel gris de gouache argentée, magistralement.

Marilyn pursued by death / 1963 / Rosalyn Drexler

Marilyn pursued by death / 1963 / Rosalyn Drexler

Partager cet article
Repost0

commentaires

Pages