
J'avais lu ce livre à sa sortie en 1975, intrigué par le côté "anonyme" et aussi parce que je devais avoir à peu près le même âge que l'"écrivain". J'étais à l'époque tourangeau et lui orléanais... Intrigué par ce monde du travail ouvrier, moi qui rêvais de faire de "longues études"...
A l'époque le libraire me le conseilla. Bref lecture inouïe d'un gars de "bonne famille" qui loupe son bac et doit se débrouiller entre cet échec et son départ à l'armée (entre 18 et 20 ans) ; on comprendra aisément qu'il attendra son départ pour la grande muette avec appétit.
Car la vie de travail en scierie est un enfer : froid, faim et surtout fatigue ; ce qui est étonnant dans ce récit, c'est le réalisme cru sans effet de manche, ni d'écriture ; tout est "raconté" simplement comme cela s'est passé.Il a les mains bien blanches et au début tout le monde se moque discrètement ; et le mépris est là ; mais, lui est fier et travailleur... Le ton est incroyablement juste, un peu méchant, terriblement honnête.
Livre majestueux qui stupéfia Pierre Gripari qui en fit la préface en 1975. (à l'origine d'ailleurs ce manuscrit devait être détruit...)
Ce livre vient d'être réédité en 2013 aux éditions Héros-Limite, gloire à eux !
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