
Je viens de finir le premier livre de Juan José Saer (1937-2005) que j'ai eu entre les doigts.
Un sentiment rare de chef d'oeuvre absolu m'est passé par la tête... Les phrases sont délicieusement et incroyablement bien écrites, la traductrice Laure Bataillon a fait parait-il un travail remarquable, à tel point qu'à sa mort, un prix pour la "meilleure traduction" porte désormais son nom.
Bref un écrivain argentin exceptionnel et une traductrice tout autant.
Je ne vais pas parler bien longtemps de ce livre car d'autres l'ont fait bien mieux que moi, en naviguant sur le net, on comprend l'importance de cet écrivain argentin. Livre inspiré par une histoire réelle.
3 parties dans le livre : la découverte de l'estuaire qui donnera d'un coté l'Argentine, de l'autre l'Uruguay et la vie à bord en 1516 des bateaux espagnols, la vie avec les indiens pendant 10 ans, puis le retour en Europe et la fin de vie du narrateur...
Même si parfois il est nécessaire de s'accrocher un peu , de rester concentré, tant les phrases sont denses, on lira ce chef d'oeuvre d'une traite avec le coeur aux aguets. On suit l'histoire de ce jeune mousse sur le bateau, puis seul rescapé, parmi les indiens. A la fin du livre, les méditations seront philosophiques et métaphysiques sur la présence de l'homme au monde, son importance, son adéquation, sa solitude...
"De ces rivages vides il m’est surtout resté l’abondance de ciel. Plus d’une fois je me suis senti infime sous ce bleu dilaté: nous étions, sur la plage jaune, comme des fourmis au centre d’un désert. Et si, maintenant que je suis un vieil homme, je passe mes jours dans les villes, c’est que la vie y est horizontale, que les villes cachent le ciel."
JJS
Ici de bien meilleures explications que les miennes :
https://blogs.mediapart.fr/edition/la-voie-des-indes/article/070314/un-reel-trop-grand-pour-l-homme-par-guillaume-contre
commenter cet article …