Un arrêt plutôt, dans un champ de blé, où le jaune s’éclate, un chemin s’enraye net, bordé de vert cependant, les barres vertes pleines telles des lisières d'espérance ;
les corbeaux noirs sont vivants, ce lieu est bien vivant, ces hauts blés louvoyant ;
un homme cependant mourra deux jours plus tard.
Il se tient le buste ; lui-même ne sait pas ce qui s’est passé réellement, c’est bien sa main, pourtant.
Il peut marcher cependant, il rentre, la tache rouge s’est arrêtée ; seule la douleur persiste. L'essoufflement aussi...
Un ciel d’orage.
La peinture, seule, était pourtant son remède, ses gesticulations, en quoi ce geste change tout ? J’ai voulu me tuer pense-t-il en se dirigeant vers sa chambre minuscule. Il vaudrait mieux peindre des portraits plutôt qu’aller dans ces champs, là où il y a trop de lumière. Ou retourner à l’asile peindre les grands pins. Pourquoi faut-il que je rajoute toujours de « l’espace ».
Je ne suis pas assez gai, je ferai moins de crises si j’étais plus joyeux, moins austère. Pourtant le travail marchait bien, tant de tableaux ! Le temps presse, il faut que je repeigne au plus vite. Souffler puis reprendre, telles sont ses pensées.
Les mers de blé, les oiseaux, la grande terre, les paysannes…
Ces grands paysages sont trop mélancoliques pour moi, pense-t-il en s'endormant.
