
Tana éditions, © 2002, sous la direction de Raphaële Vidaling
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Quel beau livre ! Présenter la carrière de 46 chefs-d’oeuvre de la littérature américaine et européenne du siècle passé.
On démarre en 1907 avec Maurice Leblanc et son « Arsène Lupin, gentleman cambrioleur », on termine en 1984 avec Milan Kundera et son « insoutenable légèreté de l’être ». En 80 petites années, 46 œuvres majeures de la littérature du XXième siècle sont présentées, toujours de la même manière : une page représentant une photographie de l’édition originale, puis 3 pages d’explications sur les circonstances de rédaction de l’œuvre, l’accueil reçu par le public et quelques anecdotes.
Outre le point que les 46 oeuvres présentées soient toutes des incontournables (il manque quand même beaucoup de livres, aucun livre asiatique par exemple), le fait que le texte pour chaque livre ne dure que 3 pages et soit très synthétique est fort agréable. On lit ce livre avec grand intérêt, on s’attarde d’abord sur les livres qu’on a lus, puis on lit les autres. On s’amuse de voir :
que le festin nu de William Burroughs paru en 1959 ne circulera librement qu’en 1966.
que belle du seigneur eut beaucoup de mal à s’imposer, en 1968 raconter l’histoire d’amour de deux aristocrates n’était guère porteur, et puis 3000 pages c’était trop pour Gallimard.
que Jean Bruller (alias Vercors) fonda avec Pierre de Lescure une maison d’édition clandestine pour publier « le silence de la mer », les éditions de Minuit étaient nées.
que le titre de « la nausée » n’était pas de Sartre et que celui-ci mit 7 ans à peaufiner son livre, tant le mélange philosophie-roman était inconcevable pour l’époque.
Et puis tant d’autres chefs-d’œuvre : le procès, mort à Venise, la condition humaine, des souris et des hommes, 1984, le petit prince, lolita, cent ans de solitude, Ulysse, le grand Meaulnes, le seigneur des anneaux, sur la route, l’étranger, le nom de la rose etc. Oh bien sûr il manque beaucoup de romans ou de récits, de même il manque un paquet d’écrivains ; mais bon 46 grands romans de ce siècle, c’est déjà pas si mal et le côté volontairement très synthétique et raccourci des textes donne à ce volume une légèreté de ton et une facilité de lecture très sympathiques.