
Primo Bottardi éprouve subitement dans la quiétude de sa vie familiale, le brutal désir de répondre à une question posée par un ancien camarade de classe et ce 42 ans plus tard. Et à laquelle il n’avait à ce moment pas répondu ; voici le point de départ de cet étrange roman.
« Je dois le retrouver. Un matin à l’école, avant de partir, il m’a posé une question à laquelle je n’ai jamais répondu. » Cet homme vieillissant va remonter le cours du grand fleuve, le Pô. C’est un roman sur ce fleuve et les gens et les animaux qui y vivent.
Le Pô devient un cordon ombilical pour tous.

J’aime les livres ou les poèmes qui parlent des fleuves, mon enfance fut à jamais marquée par ce grand fleuve près duquel je naquis : la Loire. Etudiant à Toulouse, la Garonne fut souvent un repère pour mon regard fatigué. Habitant la Provence maintenant, souvent me manquent le bruit et les images de ces eaux impétueuses, dans ces climats trop secs et cette humidité toujours manquante, même si le Rhône ou la Durance ont une certaine majesté.
En remontant le Pô, le héros va faire la rencontre de quantité de gens et d’animaux qui vivent près du fleuve (succession de petites saynètes, comme dans « Nocturne indien » de Tabucchi). Et c’est le prétexte à autant de minuscules digressions (apparentes ! seulement) sur la vie de ces gens, sur les souvenirs, sur la difficulté de vivre en de tels lieux, mais aussi leur beauté, Primo remonte le cours de sa vie et cherchera en se rapprochant de la source du Pô à mieux comprendre ce qui est vie et ce qui est mort. Le Pô reste le personnage principal de ce roman, et une étrange créature le seconde : l’esturgeon « capoccia ». Ce dernier jouera d’ailleurs un rôle central à la fin du roman. Les chevaux aussi sont fatigués et souhaiteraient eux aussi terminer dans l’eau.

C’est un conte ou une allégorie sur la vie ou le sens de notre existence, les souvenirs et l’enfance y jouent aussi un rôle central.
C’est écrit remarquablement bien dans un style simple, épuré, poétique, très efficace. Les dernières pages, poignantes, renforcent l’impression d’avoir lu un grand livre.
Dario vient de publier un second roman non traduit encore : "La follia improvvisa di Ignazio Rando".

Pierre 07/06/2009 23:14
marc 04/06/2009 22:10
Claude 04/06/2009 21:31
marc 04/06/2009 20:53
Claude 04/06/2009 08:04