je reviens dans un dimanche aux herbes coupées
une odeur presqu'oubliée
une très lointaine partie de mon enfance
un jouet égaré, caché ; un air de musique peut-être
l'air est froid et je m'enivre d' herbes
il est une femme d'une gare, d'un train ou d'ailleurs
me cherche ou attends
je parfume mon ennui de ses jambes fines
un matin je m'éveillerais dans son sexe
mes mains sentiraient le chaud je serais tout petit
mais mon temps est de marcher
et cette femme m'est éloignée
c'est un ami que l'on attendait sans trop attendre
c'est un amour que l'on cherche sans deviner
c'est mon chien qui est mort l'autre jour d'avoir trop rêvé
j'imagine c'est le matin
il fait rouge gris et frais, l'herbe coupée n'a pas séché encore
les arbres perlent leur grosse sève éventée
il est ce matin il est mon jardin
j'imagine encore mon enfance derrière tant de bosquets
elle s'allume quand je vois cette femme
ô mon ami toi qui m'est disparu
je cherche mes mots pour t'aimer
j'imagine un monde entier
où mon enfance était en partage
ce serait mon plus beau cadeau
ce matin avec cette herbe j'ai peur de toi d'elle de ces voyages
peur d'être vivant dans un monde enfermé