"Vendredi 28"

Qui rit le Vendredi pleure le Samedi Mais qui pleure le Vendredi rit il le Samedi, le Dimanche et les autres jours du train train 0ù les wagons quotidiens déchargent ici et là des fleurs en bouquets, des soleils de sourires, des scories encore fumantes, des flaques de grimaces, des gerbes colorées, des platitudes en conserves, des bouffées d'oxygène, des relents de cavernes et des images, des images, des images .......... Celles d'un train. D'un train qui arrive. D'un train qui stoppe. D'un train qui s'ouvre de ses portes coulissantes prête à avaler. Et qui avale. Tout ce petit monde qui attend sur un quai surchargé. Un train qui engrange et referme ses lourdes portes de fer. Pour s'élancer vers un destin qui échappe à ces quelques silhouettes restées sur le quai. Le train des séparations n'est pas le train du plaisir. Si l'arrivée est un bonheur, ce bonheur est bien chèrement payé par le départ . L'aiguillage de la vie a sans doute aux commandes un grand Aiguilleur qui manie ses instruments. Mais comment ? En consultant la carte des destins ? En appelant à la rescousse la roue du zodiaque ? En lançant une roulette dont la bille, à l'arrêt, designe une case ? Sans doute est ce la chanson de tous les jours. Mais pourquoi ce Vendredi 28 le refrain n'a-t-il pas fait un couac ? Pourquoi cette porte verrouillée nous a t elle rendus muets de part et d'autre ? Pourquoi ce train est il vraiment parti comme le prédisait l'annuaire ? Pourquoi n'avons nous pas eu une journée, une heure, quelques minutes de sursis ? Pourquoi cette séparation prévue est arrivée sans le moindre imprévu ? Pourquoi malgré notre connaissance du lieu, du moment, de l'événement sommes nous restés si interloqués ? La réponse tient dans quelques mots simples qui disent tout.