
1
l'enregistrement se déroulait
au rythme des silences
en cadence
tu souriais
2
j'ai souvenir de ces rues
où tu sombrais calme et nue
tu déversais en un flot de lait
tes stances de femme parfait
3
j'aime ces moments imparfaits
où le temps à peine a fait effet
et donne aux vies passées
l'irréel temps de l'imparfait
je m'endormais très nu alors en plein été
calciné
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où près de l'été tu dansais
des mots formidables
et moi appuyé plein de fétiches posés sur mon ventre
je m'endormais
en m'extasiant
de ton
éternelle beauté
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et sur ces pistes sableuses
je frôlais, à peine sensible
les cailloux du chemin - automobile -
comme un vrai jésus plein de beauté
mon être passait
ainsi telle une rumeur
au milieu des populations
endormies
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j'irais marcher sur les traces des hommes
des autres hommes et je m'assoupirais
auprès de pierres sèches et d'algues vives
le soleil miroiterait sa cape
à l'ombre d'un figuier
et dans le noir des inutiles
à jamais
je m'engloutirais
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j'ensable de souvenirs d'hier
pour ne pas les voir
devant mes yeux demain
je fais ainsi toujours
lorsque je m'ennuie la nuit en main
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et son visage encadré de parure d'or
de poussières légères
laissait dans l'air doré
la marque des reines adorées
9
c'était la fête dans la nuit
les étoiles clignaient des yeux
l'air chaud se perdait dans mon
coeur attentif
aux cieux mouillés
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je me souviens de ces pluies
déversant des larmes
en un flot de cuir noir
qui ruisselle
sexy tu apparaissais dans mon enfance
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près des autoponts vertigineux
de Toulouse
je rêvais de chute
dans des poèmes ouverts
mais l'issue se fit mal
et le poème resta
incomplet
inachevé
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se drape une mélancolie connue
l'homme triste s'avance au ralenti
il pleure doucement envie envieux
rue des nostalgies
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et je tangue sur les pavés tristes
de la rue St Rome
le pas sonore
le regard loin perdu
c'est dans les ruelles sombres que ça se passe
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silences des villes qui suintent
hors des corps qui filent comme
étoiles-vitesse-force qui
dérape défile
portes s'ouvrant des amours vénéneuses
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les nuits sont sombres dans
nos coeurs, peu de chants
peu d'amour, peu de rires
seule la vie qui dure
fait vivre
comme un étrange coma
nos désirs puissants de liberté
se sont fait la malle en beauté
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je m'imagine rêvant n'être plus rien
un piano au loin s'attristait lentement
au-dehors le vent souffle tes reins
au-dedans le suicide bat à mon coeur rêvant
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Blanche tournait blanche
Dans le jardin de son enfance
Le coeur barbouillé d'enfance
Et de blancheur
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sur des sommes enfantines
paradons ainsi nos rimes
dans le soleil rayonne de violons
et pluie hors chutant droit
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parle moi si doux
le grain de ta peau qui parlerait
une suite de notes tendres
infini de ta bouche chaude
j'ai peur d'oublier ton nom
dans les écarts du mauvais monde
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c'est pour cela que je chante
si fort à tue-tête comme soûl
et me noyer dans le chaud dans le bon
d'un matin naissant
lentement
de tes mains
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les filles se bercent se penchent
leurs bras en rondeur
dessineront
des soleils de gaze tendre
avec des rayons comme des fils de soie
leurs chevelure font ombre
sur des corps majestueux
22
t'aime inversé trop tôt
pourquoi le dire
je m'inverse dans ton derrière
unique et bon
23
soupçon de vigne
enfoui au profond désir
solitude inversée
et dorée à la plage seule
moisissures
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et encore je perds
je dors
en chemin m'endormir
m'enfouir
à jamais
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parce que l'hiver
décolore mes yeux
je perds ma beauté
quand la neige me blanchit
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c'est une feuille dorée
comme un petit poème doré
mais c'est ? je crois ? ton corps
doré qui se nervurise
27
dans la nuit seule isolée tu t'égares étranger
tes bottes crissent Camel fument sans cesse
seul dans Toulouse à pied mon spleen ma tristesse
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mon chat noir d'ici est venu ce
matin se lécher les pattes sur
mon bureau il sentait fort la
rosée du matin dans son
poil noir et très froid
29
vous êtes passée grise habillée
dans la langueur de votre beauté blonde
et vos hanches libres sous la toile...
sexes frottés
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je suis reparti vers mon passé
me refaire une petite beauté
tout ça m'a bien éclairé
soulagé
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j'écalais des noisettes sur ton ventre nu
tu découvrais grand tes yeux noisette
un soir doux brumeux, mois tendre de
novembre
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j'arrondissais alors ton corps
prenait la monnaie de ton sexe
et encore et encore
prenant mon temps
je t'enfouissais
33
je gueulais fort Bertin
en solitude un soir,
mariant mes mots aux siens
puis finalement je me fis des crêpes
pour ainsi je conjurais la mort
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piranha pirate
avec ma nageoire de bois
je décidais malgré tout
alors
de bien vivre hors de toi
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drôlesse tu étais
mais nous, nous aimions ça
tu faisais vibrer tes seins
comme des galets mauve incertains
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je m'étais gâtifié en toi
bêtement
bête exploit
puis tu m'avais épaulé-jeté
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j'étais donc parti
déchirant l'opaque alors de ma vie
grands morceaux d'ouate
cotons noirs ou gris
endolori enfin je m'endormis.