incrusté incroyable à ta surface cutanée je m'étais vivement fossilisé
ou crustacé sensible et clownesque j'étais l'étrille de ton ventre, ce crabe que tu avais perdu ; le crabe avait mis son nez rouge pour davantage séduire, être désirable ; dans des moments ultimes tu m'appelais mon petit glyptodon, te moquant ainsi de mes rondeurs nouvelles
pourtant je savais notre amour factice, je savais les brouilles et désaccords à venir ; mais j'étais en faction
je savais nos amours dyspnéiques, tu t'apprêtais à me désunir, me dévaster
dans tes charmilles j'avais distribué des larves de papillons, des cocons utiles
j'attendais fébrile les beaux jours des éclosions charnelles
tu badinais des charabias, tu badaudais au trottoir de mes rêves
moi, j'aimais ce ton plaisantin, tu me croyais fantasque, tu n'imaginais pas la souffrance
les non-dits et les pleurs des nuits ; tu présumais mal, tu vagabondais dans les hautes herbes confiante à l'horizon là
j'étais ton pennon, ton féal ; tu avais l'envergure d'une reine, les reins des déesses, des cheveux enroulés aux reins
je buvais ton nom, je parcourais tes nervures, je foulais tes drailles
jusqu'au jour où quand tu compris enfin mes soupirs et
quand tu rejetas tes doutes, tu pris peur peut-être
j'étais épuisé, mort-né, je m'étais éloigné et foetalisé, j'étais parti en terre lointaine
quand tu me secouais et criais ton nom et tes amours, j'étais essoufflé, perdu, défait
quand enfin tu voulus m'offrir, c'est moi qui partais confiant subitement dans ma solitude née
fatigué de tes conformismes, de tes confiseries, de tes facondes
je ne jouerai plus à colin-maillard avec ton corps ou seul alors avec pour seuls spectateurs mes livres amis qui eux semblent applaudir à mes traits d'esprit
je laisserai ton pennon au vestiaire des amours déphasés
Viviane 17/05/2006 10:14
Guigue 16/05/2006 14:41