Je respire
Il respire
puissamment savamment lentement
Car ton sexe pubescent a des reflets d’houblon doré
l’automne à l’air libre rayons au couchant ensoleillé
c’est bouclé et soyeux comme une neige orange
et vertical au dessus pour dire encore
bref ton lieu à toi : ton visage
qu’est donc cette personne un sexe orange un visage
non il y a aussi tes mains très blanches maladives et cette peau sèche que tu graisses
tu es une autre
que peut-on dire de la connaissance d’autrui ? même d’une amante ?
on croit, on ne sait rien
définitivement tu es une autre
tous tes bras capteurs partent en corymbe
ou crochets d’insectes, phasmes, tu aimes le regard des hommes sur tes bras accrocheurs
ou âcrement
effluves lumineuses aussi ou tes sueurs
ta peau blanche ton sexe jaune je ne résumerai pas
je n’en ai pas le pouvoir
il est impossible de connaître l’autre sexe
et moi je voulais être le corailleur
de ton bassin battant largo
amplement de nouveau
de nouveau amplement
en phase, déphasé, en phase, déphasé
finalement il fallait laisser ces corps, qui sont trop loin
distants des êtres humains, distance oui
il s’agit … je veux dire : comment connaître
il n’y a pas que les mains et leurs caresses
le reste c’est le silence, ou la peur de dire, de parler
laisser les corps, oui, mais l’âme, les « personnalités »
et la langue parlante…
sont des inconnues sur les routes sombres à défricher
il n’y a pas de cohérence
une in-com-pré-hen-sion
étrangers ennemis mâle-femelle
c’est ainsi
