
J’aime ces étables chaudes et ces vaches noires et blanches attentives à l’intrus, à sa voix inconnue.
J’aime avoir cette main, ce bras droit bien au chaud dans l’utérus d’une vache, toucher la tête du veau, comprendre l’emplacement de ses pattes, quand il fait si froid dehors. Toucher sa langue vivante, pincer les sabots, sentir ses réactions.

Parfois, revenir 2-3 jours après et sentir cette chair brûlante et délivrer morceau par morceau ce placenta pourri, retirer les fragments rouges et sanguinolents en voie de putréfaction, malodorants et cette pourriture, il y a encore un ou deux jours bien vivante, tombe sur le fumier entre mes bottes.
Et c’est ce chien de ferme – l’habitué – qui s’approche et à grands coups de gueule avale avec gloutonnerie ces déchets putrides, il aime ça, le bougre. Et en redemande, l’œil qui quémande à chaque mouvement de mon bras.
« Sale, sale ! » dit le paysan, mais l’autre s’en fout, attend et mange.
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le bateleur 16/07/2006 23:41