Une photo de little boy
La bombe à Uranium 235
beau nom "petit garçon"
et l'autre colonel-là qui donne à son B29 le nom de sa mère "Enola Gay"
; c'est touchant ; il y a de la tendresse dans ces mots-là
les militaires sont - après tout - des gens comme les autres
Elle a explosé au jour près
Il y a 64 ans
Hiroshima devint ainsi un nom universel
Le nom de ce qu’il y a de plus innommable
140 000 morts dit-on
sur 255 000 présents
4000°C au sol
aucun bâtiment debout sur 30 Km2
mais en tout cas sur cette ville
certains survécurent ( !)
leur peau partait comme un vêtement trop grand tombant sur les chevilles, parait-il
des civils
que des civils, 250 000
des chéloïdes comme signatures, cicatrices douloureuses et perpétuelles
des hommes et femmes qui se noyaient dans les sept rivières car assoiffés
des crânes ouverts des yeux qui pendaient
Il eût été bon qu’Obama
Aille se recueillir ce jour au Japon
Comme il y fut convié
Mais comme Truman, sans doute, il a oublié ce peuple
Nous coexistons sur Terre ? n’est-ce pas ? nous autres, pauvres humains
Tôge Sankichi mourut à 36 ans
Irradié 8 ans plus tôt
Il était à 3 Km à l’est du point d’impact
Il laisse de très émouvants poèmes
« Poèmes de la bombe atomique »
écrits entre mai 1949 et avril 1951
en français : éditions Laurence Teper, 2008
pour une fois je ne recopierai pas un poème ici
c’est à vous d’acheter ou de feuilleter de parcourir
ces assemblages écrits sur les silhouettes carbonisées et les entrailles fondues