
Dans le très bon « Presqu’elles » (Gallimard 2009) du poète et écrivain Guy Goffette, l’auteur raconte les émois alors jeune enfant que lui procuraient les reproductions de minuscules tableaux dans les livres lus et en particulier « La tempête » de Giorgione ; aujourd’hui qui se pâmerait devant ce tableau d’une femme bien en chair allaitant un enfant, mais l’imaginaire enfantin à cet âge est sans limite, jusqu’à voir même des bas résille dans le buisson devant les jambes de la dame ; je me rappelle moi aussi vers ces âges-là des recherches sur l’anatomie féminine et mes fantasmes sur les bas et collants, je ne connaissais pas ce tableau à l’époque ; m’aurait-il donné les mêmes émois que le jeune Goffette au même âge ?
Probablement.

« Il est des femmes comme des îles : on ne les aborde jamais aussi facilement qu’en rêve.
A marée haute, protégées par les embruns, elles se rient de nos tentatives, jouent les dévotes ou les catins dans les salons, les cuisines ou les trains de nuit.
A marée basse, elles vous détournent comme rien un écrivain de sa phrase, un voyeur de sa fenêtre, un collégien de ses devoirs.
Insaisissables, on ne les touche qu’en fermant les yeux. Elles sont toujours l’ombre qui fait trébucher nos pas, la lumière qui confond nos routes. »

Guy Goffette / 4ième de couverture.