dans ton vers, dans tes vers, dans ton grand poème, ton grand verre
pour faire la mesure
je n'étais souvent qu'une cheville, une inutile redondance
un remplissage quelconque, un possible synopsis, une saynète,
un sketch, une esquisse
donc en divertissement, concept peut-être
La couleur argentée de ta peau était comme un cliché
ma métrique se démenait en enjambement
grandes ou petites, elles étaient en rythme
Flux et reflux ordonnés
La rythmique de mes rêveries en enjouement
C'était un sonnet, une ballade ; mon engagement ;
Ma narration était naïve, toi mon énigme, mon cycle, mon art abstrait
J'errais dans tes lacunes corporelles, tes omissions de sons, d'odeurs,
Une absence comme une stance, le grand poème lyrique dont je rêvassais
Disposition rare des rimes et strophes inconnues, le merveilleux de tes surprises
Et parfois le vide devant ta jouissance de femme dont jamais je ne m'approcherais
Mon inquiétude romantique devant tes fesses lunaires, le tempo de ton bas-ventre, l'écrin chevelu, poisseux, irrésolu
Nous faisions l'amour en discursif, comme un théorème à démontrer
Un canon capital ton sexe glouton peu rassasié, affamé même de mes lèvres où se mêlaient engourdissements et flèches ; mes élégies galantes érotiques à la Boileau, à la Ronsard, à la Chénier ?
un très long soupir après l'amour en plein moi ou un cri terrible irraisonné, détresse, enfer mal placés, coeur se resserrant, coeur ficelé, en étouffé, un homme simplement en ne comprenant pas
solitaire en sa coquille
crevant d'être seul dans mes fouilles féminines
Chateaubriand
« Déjà la nuit en son parc amassait un grand troupeau d'étoiles vagabondes »
Du Bellay
