L'immensité tout à coup se rétracte
Rictus de la mer, bourrée de vieux meubles
De crânes, de corps en vrac et de linges défraîchis
Ce qu'il reste de la Genèse et des complots ratés des dieux.
Le ciel dans son scaphandre noir dort d'un sommeil de brute
Le large a lâché la meute de ses chiens
La mort court à ses rendez-vous, vivre est une illusion d'optique.

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Il demeure là longtemps, fixant le bleu, immobile et raide comme une église, ne sachant rien de ce qui pèse sur ses épaules et le retient, si frêle, médusé par le large. Il se souvient peut-être de ce qui n’a jamais eu lieu. Il traverse à la nage sa propre vie. Il palpe les contours. Il explore ses lointains. Il laisse en lui se déplier la mer : elle croît à la mesure de son désir, cogne comme un bâton d’aveugle, et le conduit sans hâte là où le ciel a seul le dernier mot, où personne ne peut plus rien dire, où nulle touffe d’herbe, nulle idée ne pousse, où la tête rend un son creux après avoir craché son âme.”
Jean-Michel Maulpoix “une histoire de bleu”
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