Où
Où
c'est une direction, à prendre, à choisir ...

réfléchir du choix OU laisser le hasard infléchir
c'est une marche : gauche, droit, gauche, droit
marcher droit ou zigzaguer, à reculons, en crabe, lever les genoux
marcher vite ou traînailler, traîner, s'étendre, tarder, se promener
; marcher en regardant au sol ses pieds, chercher les trous les bosses à éviter, ornières, pendaisons...
OU marcher sifflotant le regard au ciel chantant bleu glauque
lignes de fuite aux arbres, points de fuite, horizons aux deux tiers, les boules de gui comme guirlandes, coupe-faim du ciel, amitiés des oiseaux
mains sorties fendant l'air, une clope au bec
OU mains au chaud dans caban serré et chèche autour du cou, romantique à tout prix, jouant chateaubriand
OU jungle armé d'un coupe-coupe, machette et creuser sa vie dans ce tunnel enverdi, mouvements amples
en haillons, mais neuf, serein, plein d'humain en soi, cervicales saines
OU marcher en ville et flâner de librairie en librairie au gré des pavés, des passants, des passantes, regarder les corps nous donner des indices de déplacement, des chemins de hâlage, des voies de délestage
laisser tomber le superflu, songer à l'essentiel, "se réaliser" comme disent les hommes
ah ah ah, ça fait rire
je veux dire la catégorie des hommes prête à sourire
le chemin est sinueux, au contraire n'espérer que le superflu
et puis : non ; suivre le troupeau , là qui passe, être anonyme dans le flux
abandonner là la géopoétique, s'occuper de la maman-famille
recouvrir femme et enfants de bras protecteurs avec nos grandes ailes, vivre donc d'autres choses
la matérialité, la sécurité
assurer la matérielle comme on disait
cervicales en baisse, mais c'est d'autres à-coups, d'autres plaisirs, d'autres cristallisations
ainsi, on vivra, faut dire
je veux dire : ainsi donc on vivra
"qu'est-ce qu'être normal ?" Freud répondait sans sourciller : aimer et travailler
" Si l'on donne pas sa vie pour quelque chose, on finira par la donner pour rien." J.P. Sartre
commenter cet article …