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il dira aux autres : je m’en vais
respirant un air salé
et derrière lui, des goélands criards s’époumoneraient en vastes calligraphies
la mer toujours en allée et son ressac en infinité
le sable glacial collé aux pieds
chaussures en main, les pieds ont froid
Il se souvenait des années envolées :
d’autres sables froids
d’autres vents iodés
Et cette mer irisée, scintillements argentés, idéalement placée comme un lac à mémoire, une surface à déchiffrer, pour patiner
La mer, l’hiver, est encore plus belle, sauvage et mystérieuse et l’Homme isolé sur un rocher est mieux.
Sa peine diminue au gré des vagues.
La lumière est étonnamment forte pour un mois de Février, il doit plisser les yeux, plus tard il posera sa main comme une visière. Ou cherchera vers l’horizon un point quelconque, une direction.
Il sent son amputation : il lui manque quelque chose, une partie de lui-même, un chien ami, ou une compagne à ses côtés ; quelqu’un qui comme lui souhaiterait, désirerait le silence.
Le silence et l’infini du regard en un embrasement total : falaises, pierres, eaux, végétations et chants d’oiseaux.
Il constatera cependant qu’il est seul, comme un être humain normal, seul ; il se rappellera ces mots d’Haruki Murakami : « Personne n’aime la solitude. On est déçu de toute façon. »
Alors sa peur pourrait être immense.
Son unicité lui ferait mal, il s’est toujours cherché un jumeau, un jumeau à aimer comme un frère. Quelqu’un de très proche. Ou un confident.
Quelqu’un de silencieux comme lui. Mais un être humain.
retrouver ce texte (légèrement différent) et pleins d'autres sur l'atelier d'écriture de Nathalie = ICI
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