Que dire encore de ce grand chanteur là, oublié depuis 20 ans... et qui poursuit cependant inlassablement sa carrière d'auteur compositeur interprète.

Les disques se succèdent plus ou moins réussi, mais il y a toujours 2-3 perles qu'il faut chercher avec le tamis d'un orpailleur.
Un voix superbe, une diction toujours aussi jeune, des chansons classiques tristes ou gaies, sérieuses ou humoristiques ; Chelon chante tout ...
Sa discographie est impressionnante : 1 disque par an en moyenne !
1965 Père prodigue
1965 15-20 et plus...
1966 La bourse des chansons N°15
1967 Bourse des chansons N°16
1967 Bobino 67
1967 La bourse des chansons N°18
1968 15-20 et plus...
1968 Tu sais
1968 Sampa
1969 Chelon 69
1970 Vengeance
1971 Olympia 71
1972 Soirée avec
1973 Ouvrez les portes de la vie
1975 Si demain
1975 Père prodigue
1976 Faits divers
1977 Commencer à revivre
1977 Sampa, Parole, Evelyne
1979 Tous les deux comme hier
1982 Orange et citron
1982 Père prodigue
1983 Poète en l'an 2000
1986 Père prodigue
1987 Petit enfant de l'univers
1989 Poète en l'an 2000
1989 L'enfant du Liban
1990 Chercheurs d'eau
1990 Père prodigue
1991 2000 c'est demain
1991 Georges Chelon chante la Seine
1991 Georges Chelon en public
1994 L'air de rien
1995 Le cosmonaute
1997 Ballades en solitaire
1997 Ma compilation
1997 Ouvrez les portes de la vie
1998 On rêve, on rêve
1998 Morte saison
1999 Père prodigue
2000 Les portes de l'enfer
2000 L'enfant du Liban / Chercheurs d'eau
2000 Petit enfant de l'univers / Le grand dadais
2000 2000 c'est demain / L'air de rien
2000 Georges Chelon
2001 Père prodigue
2001 Morte saison
2002 Lettres ouvertes
2003 La Salopette
2003 Georges Chelon chante la Seine
2003 Chansons à part...
2004 Suppose que...
2004 Georges Chelon chante Les Fleurs du Mal / Charles Baudelaire / Volume 1
2005 L'impasse
2006 Georges Chelon chante Les Fleurs du Mal / Charles Baudelaire / Volume 2
Prix Charles Cros en 1966 et Chevalier des Arts et Lettres en 1985...
Il en a écrit des belles chansons, mais il y en une qui me trotte dans les oreilles très souvent et pour cause, elle s'appelle "Rimbaud", la mélodie est superbe, et ça parle de Marseille, la ville où le poète est mort mais où Chelon est né.
C'était dans le disque

"Orange et citron"
en 1982
très belle chanson
C'est là que je suis né et, sur cette colline,
L'église qui domine m'y a vu baptisé.
C'est lendemain de fêtes, le temps fait grise mine,
Les voiles ne claquent plus, le mistral est tombé.
J'ai lu dans le journal qu'il y a cent ans à peine,
Sur un lit d'hôpital, Arthur Rimbaud souffrait,
Revenu de pays où se brisèrent ses ailes,
Échouant dans ce port, à mon âge il mourait.
Une moitié de vie suffit-elle à un homme
Pour devenir un homme et comprendre la vie?
Que, pour lui, les années qu'il espérait en somme,
N'auraient que rabâché les mêmes litanies.
Alors est-ce renaître ou bien traîner sa mort
Que de dépasser l'âge où Rimbaud a fini?
Est-ce que ce bateau ivre ancré dans le Vieux Port
Attend un capitaine ou est mort avec lui?
Par les bleus soirs d'été, j'irais par les chemins,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue.
Alors tu reviendrais pour me donner la main
Et l'on se sentirait tous les deux moins perdus.
Je veux croire aujourd'hui que des portes s'entrouvrent,
Qu'une plus longue vie aurait pu t'apporter,
Les voies que tu sentais peu à peu se découvrent,
Ce sont les ignorants qui partent les premiers.
Je lis dans le journal qu'un homme entre deux âges,
Sur les eaux du Vieux Port, a été aperçu,
Ce drôle de capitaine abordait le grand large
Sur un drôle de bateau. Tous deux ont disparu.
C'est là que je suis né et, sur cette colline,
L'église qui domine m'y a vu baptisé,
Aujourd'hui c'est la fête, le temps fait bonne mine,
Les voiles claquent au vent, le mistral s'est levé.

