Regarder les paysages lors d'un voyage en train est l'un des meilleurs remèdes contre la mélancolie
Ceux-ci défilent si vite qu'il est difficile de penser à ce qui nous tourmente tant l'extérieur nous attire
l'ombrage de ces champs
ce poteau télégraphique penché alors que ses camarades sont bien droits
ces arbres au sommet brun au centre vert et leur silhouette floue
c'est curieux ces instants fugaces empéchant toute réflexion toute nostalgie
la typographie des champs des chemins des passages de vents
les reliefs tourmentés changeant sans cesse
les traits bien droits des labours fidèles
ma déshérence
l'abandon de ma vie improbable
les grands silos à l'architecture rocambolesque
ces larges bâtisses magnifiques paumées près des rails
ces horizons loin ou tout près ces tunnels obscurs
les collines et les flancs couchés les foules d'arbres
les prés verts ondulants des fumées ça et là
des clochers verticaux rompant la monotonie des villages
de hautes antennes modernes au milieu de nulle part
les fûts des arbres disparaissant en ombres et lumières
des bosquets si bien délimités de belles vaches blanches isolées dans les pâtures
ma déshérence
l'abandon de ma vie improbable
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