Grappes d’étourneaux étourdis
Ils frictionnent le grand ciel de cris urbains
Tête déployée verticalement j’admire, mal au cou,
Les coups d’écriture qu’ils donnent dans les cieux de la ville
calligraphie précieuse, pinceaux désordonnés
Le moment est où le mâle cherche à séduire, imitateur
Il imite tous mes bruits, même les battements de mon cœur
Ils laissent de grandes traces d’écriture dans le grand ciel de fin d’hiver
Les cris empêchent le grand poète que je suis de méditer sur ma condition humaine
Fléau ! dis-je de ces merles-là qui gueulent leurs trouvailles de bruits
En haut des platanes, les touffes noires et grises et brunes se font et se défont dans des cris d’ouragan, distrayant les foules en dessous
Quand finirez-vous amis ailés de chercher votre compagne
Quand ces cris cesseront : pour quelques œufs, n’est-ce pas tout ce tintouin !
Je chantonne moi aussi, j’ai moi aussi parfois des habits d’étourneau sansonnet
Je met ma cravate, je lustre ma moustache, je fais le beau
Et je prépare mon chant aussi dans le tintamarre de la grande vie
dans la grande ville
En insouciance, eux, les beaux oiseaux dansent et se coursent
Dans des traits de pinceaux bleus et noirs en grande source