Le Voleur de nostalgie est un roman d'Hervé Le Tellier publié en 1992 (Editions Seghers) et réédité en 2004 au Castor Astral. Il a été récompensé par le Prix Cino Del Duca 1993 et le Prix littéraire du Quartier Latin la même année.
C’est un roman épistolaire où l’on s’amuse beaucoup, que l’on lit d’une traite, le sourire aux lèvres. Il y a là le contentement du lecteur et tout à la fois, sous-jacent, on croit deviner le plaisir de l’écrivain, immense.
Résumé (emprunté à Jean-Pierre Longre, 2005) : « un chroniqueur gastronomique publie régulièrement dans un hebdomadaire français des recettes de pâtes italiennes sur fond d’anecdotes pittoresques, en usant du beau pseudonyme de Giovanni d’Arezzo ; un (vrai ?) Giovanni d’Arezzo, ayant découvert l’un de ces articles, lui écrit sans dévoiler son adresse, ce qui pousse le (faux) Giovanni à envoyer une réponse en trois exemplaires aux adresses de trois Giovanni d’Arezzo florentins trouvées grâce aux renseignements internationaux ; commence alors une abondante correspondance entre le narrateur et ses trois « homonymes », dont un retraité de l’enseignement et un jeune prisonnier. »
Arrêtons ici de décrire le livre, mélange d’enquêtes, de chasse au trésor, de recettes culinaires, de souvenirs d’enfance –vrais ou faux-, d’aventure amoureuse et de tromperies et traquenards divers. Ce livre doté d’une grande sensualité est un régal de lecture. Correspondance triangulaire que pense mener le maître parisien, mais arroseur-arrosé, la fin du roman, admirable pirouette, nous laisse haletant, pantois, un rien vexé d’avoir été manipulé. Il y a un petit côté Italo Calvino (je pense à « si par une nuit d’hiver, un voyageur ») qui fut un oulipien lui aussi. Et Perec, aussi avec ses fameux romans à tiroirs.
( et puis l'excellent H. Le Tellier est né la même année que moi, cela doit être un honnête homme. Bonne lecture ! ) :-)