"C'est l'exil qui a déterminé toute ma vie, entre deux cultures. Mon travail est un travail de séparation.../... De l'exil je suis passé à "l'ex-il", quelque part entre le connu et l'inconnu, entre la réalité et l'imaginaire. Là où commence la poésie.
Matta
-----------------------------------------------------------------------
Très sympa exposition Matta au Musée Cantini de Marseille (tout rénové, tout neuf)
J'avais eu la chance en 1985 de voir la fantastique rétrospective au Centre Pompidou sur ce splendide peintre Chilien (1911-2002).
J'avais été alors stupéfait par ces immenses toiles très colorées dénonçant la guerre sous toute ses formes, la torture, l'oppression, la lutte de la machine contre l'homme et la robotisation de l'homme mauvais ... En outre son style assez "académique" au départ et assez proche d'autres surréalistes devient peu à peu réellement "indépendant" et riche de cette indépendance . Breton - comme d'habitude - l'excluera du mouvement surréaliste pour non conformité.
"Le poète" 1945 / ce tableau (les tons sont beaucoup moins violents en vrai) représente donc l'ancien ami Breton ; un revolver à la main prêt à en découdre :)
Le titre de cette exposition est bien trouvé, car si les débuts de Matta sont discrets et sa peinture "officielle" ; il se fait connaître rapidement aux USA lors de divers voyages des surréalistes (il est un des rares qui parle très bien anglais, et une partie de son succès vient un peu de là ! Ah l'apprentissage des langues en France !) ; peu après il devient le peintre du monde contemporain et très critique dans sa peinture : la torture en Algérie, la guerre au Vietnam, le procès des Rosenberg aux USA (et leur condamnation à mort - 1951), le régime espagnol, Mai 1968 à Paris...
Il obtient la nationalité française en 1979.
Il fut aussi l'un des premiers (le premier ?) à décrocher les toiles des murs et à peindre par terre.
Un très très grand artiste !
"Le devoir de l'artiste est de faire un Art capable de révéler l'aspect subversif de la vie quotidienne." Matta.