Et puis nous étirerions les longs membres glacés de ces fleuves hautains
y desséchant les soleils les brins d’herbe gelés
Réveillant les nouveaux morts encaissés dans de timides berges, l’eau lente lapant leurs plaies écarlates
Je suis ce pacifisme qui ne sert à rien devant la brutalité des ignares, des ignorants, tous ces pauvres hommes malades
Le ciel après ces grandes trainées rouges se reconstruit d’immenses teintes verlaine et marbrées d’espérance
L’espoir est trop fin face à l’ignorance, ces fois imbéciles de ceux qui ont toujours raison, ces pauvres esquisses humaines
Les meurtres ont eu lieu, les visages propices et bons et beaux sont isolés
maintenant dans des trous sombres / perrons noirs /
Les meurtres ont eu lieu, restent dans nos âmes des souffrances inouïes
C’est foutaise de vouloir aimer l’homme
Ces fractionnements de haine et d’imbécillité
Le vent froid secoue la nappe bleue et le soleil jaune
Ravagé, en haillons, perdu, je voulais vous parler d’amour
Je voulais être « courtois »
Je n’ai subi que l’éboulis de vos haines, l’abrutissement angélique des croyants du monde entier, l’idiotie de vos textes millénaires
Cela pourrait être de merveilleux bêtisiers si vous ne tuiez pas en leurs noms
Je besogne pour vous aimer et vous me bétonnez l’âme
Je fleuris l’homme et la femme, vous coupez mes branches
Je vous laisse tranquilles mais vous, vous tuez mes amis libres
vous faites reculer le monde
dès acte vous perdez vos sens
vous êtes la chose ennuyeuse et dangereuse