Fin octobre dans mes tonneaux : encore 3 têtards de rainette provençale ; les pattes postérieures sont sorties ; il fait si chaud qu'il tête l'oxygène à la surface... Auront-ils le temps d'une complète métamorphose ? Rien n'est moins sûr !
Certaines choses
Nous entourent « et les voir
Equivaut à se connaître »
George Oppen
"Mais rien de cette nature n'est définitivement acquis. Comme une eau, le monde vous traverse et pour un temps vous
prête ses couleurs. Puis se retire, et vous replace devant ce vide qu'on porte en soi, devant cette espèce d'insuffisance centrale de l'âme qu'il faut bien apprendre à côtoyer, à combattre, et
qui, paradoxalement est peut-être notre moteur le plus sûr." Nicolas Bouvier
« La poésie vient vers nous, on ne sait d’où, et elle nous quitte, allant vers on ne sait quel au-delà. Mais en passant, elle nous laisse des mots et elle nous fait des signes dont l’interprétation est inépuisable. » Gabriel Bounoure
" Avec tes défauts. Pas de hâte. Ne va
pas à la légère les corriger. Qu'irais tu mettre à la place ? " Henri Michaux
"Savoir que nous ignorons tant de choses suffit à mon bonheur." George Oppen
Fin octobre dans mes tonneaux : encore 3 têtards de rainette provençale ; les pattes postérieures sont sorties ; il fait si chaud qu'il tête l'oxygène à la surface... Auront-ils le temps d'une complète métamorphose ? Rien n'est moins sûr !
Je somnolais nonchalamment, de gros livres entrouverts posés près de moi dans cette vaste bibliothèque aux larges baies vitrées. Une climatisation douce ronronnait ; de nombreux étudiants discutaient à voix très basse ou, seuls, travaillaient. Je constatais une fois de plus le grand nombre de jeunes filles ou de jeunes femmes tant les étudiantes avaient pris l’ascendant sur leurs collègues masculins. La médecine se féminisait comme tant d’autres professions.
J’étudiais ou tentais d’étudier une fois encore la découverte de la sexualité chez l’enfant. Comme disait Rufo, la sexualité est un mystère et doit le rester. Mais devant ses étudiants, il faut bien s’expliquer et faire semblant d’être au courant « de tout », même de théories tordues ou nouvellement « à la mode ». J’étais donc là à rêvasser et à prendre des notes lorsque dehors un moineau ou du moins un oiseau de cette taille vint s’assommer contre la vitre ; tous les gens proches entendirent nettement un bruit court et violent. Certains comme moi se levèrent . Le petit animal convulsait et reposait sur un étroit parapet. Les courtes pattes se crispaient, le passereau semblait souffrir. Certains, à côté de moi, s’en émurent ; malheureusement impossible de récupérer le blessé, les vitres ne s’ouvraient pas et nous étions au troisième étage de ce gros bâtiment. Les mouvements se firent moins brusques, mais l’animal tentait toujours de se remettre sur ses pattes, comme un réveil de coma. Peu à peu les gens partirent reprendre leur travail. Bientôt ne restèrent que moi et une jeune femme dont le visage me disait quelque chose, sans nul doute elle avait dû assister à mes cours. Elle ne disait rien, mais je devinais son émoi, d’autant plus que soudain je vis une larme se détacher et couler sur sa pommette dorée.
« Il va s’en sortir » me crus-je obligé de dire.
Elle sourit, calmement répondit : « sans doute. », puis s’éloigna, après avoir fixé une dernière fois l’animal immobile.
Je restais seul (inutilement seul dit le poète) à regarder l’oiseau. C’était bien un moineau, dire qu’on l’appelle comme cela parce qu’il a la couleur terne d’un moinillon… Cela me fit sourire. Que sont devenus les moinillons maintenant ?
Brusquement, l’animal se releva, prit position sur ses deux jambes, hésita un moment, puis sauta et prit un envol quasi naturel. Son vol le dirigea vers la cime d’un grand marronnier. Bravo le pierrot ! Je fis demi-tour pour rejoindre ma table et mes documents, j’avais un peu faim comme toujours, mais me résignais en débutant diabétique à attendre calmement le soir, les grignotages, c’était terminé !
En m’asseyant, je vis l’étudiante les paumes posés contre les joues, elle sanglotait encore ; elle n’était pas loin, j’hésitais à lui parler, à la réconforter – à la comprendre sans doute. Gérer ses émotions dit l’autre ! Peut on enseigner aux gens d’être heureux ? Si le langage est régulateur des émotions, je devrais parler à ma future consoeur ; mais ce sont les femmes qui verbalisent, les hommes, eux, préfèrent l’inaction ou l’action en silence. On dit que les émotions sont de puissants signes sociaux. Je la fixais à nouveau, elle releva la tête à ce moment et nos regards se croisèrent brillants. J’allais vers elle : « Vous avez fini de travailler ? Je vous offre un café pour fêter la résurrection de l’oiseau ! »
« Non » dit-elle en souriant, « ce n’est pas pour le moineau que je pleure, je finis mon stage en cancérologie des enfants. Hier un petit de onze ans que j’adorais est mort de leucémie. » Et son sourire se termina en pleurs. Je posais la main sur son épaule. Elle dit rapidement : « Allez ! Allons boire ce café ! » Elle essuya d’une main rapide le bord externe de ses paupières.
Je réfléchissais à ce que j’allais lui dire sur l’empathie, sur le burn out, sur le détachement nécessaire dans ce métier, le travail émotionnel. Le bon Samaritain est dangereux en médecine. « Si vous voulez être heureux, soyez le. » disait Tolstoï ; l’optimisme est l’une des meilleures protections contre le stress. Nous descendîmes rapidement les escaliers pour traverser ensuite la cour, les bars sympathiques gorgés d’étudiants jeunes et heureux étaient nombreux de l’autre côté de la rue. Mon regard fut attiré par une petite tache grise au pied d’un arbre, je marchais sur le gazon ; c’était notre petit oiseau, mort, semble-t-il. Je le pris dans ma paume.
« Vous voyez » dit-elle... Je ne comprenais pas ce que j’étais censé voir…
Comme je restais là interdit, c’est elle qui me prit par la manche et m’entraîna vers le café.
"Ni Dieu, ni Maître !" est une devise qui m'a toujours plu, elle me correspond parfaitement ; j'ai toujours eu une méfiance extraordinaire vis à vis des hommes de pouvoir, et de tous les pouvoirs mis en place fort habilement depuis longtemps : les religieux, les politiques, les militaires, les policiers...
Je n'oublie pas que faire de la propagande anarchiste était passible de prison jusqu'en 1992 ! C'est que les pouvoirs en place ont toujours la trouille qu'on leurs dise de partir, ah ! abandonner ses privilèges, comme c'est délicat pour l'être humain...
Un jour un ami anarchiste me montra une tombe dans un cimetière à Lignières sur Cher je crois, sur la tombe de l'individu était inscrit "Ni Dieu, ni Maître", j'avais 16-17 ans à l'époque et ceci me bouleversa : savoir qu'on avait autorisé ce type d'épitaphe ; une mairie communiste sans doute :-)...
alors je suis comme Jean Yanne et je vous souhaite : "Ni Dieu, ni Maître (même nageur)" comme il l'avait dit fort justement un jour... J'ai aussi de l'amitié pour le titre de cette BD des frères Larcenet (de sacrés gaillards), d'un humour dévastateur, même si depuis Manu Larcenet à montré dans des BD récentes une dimension poétique et politique de son oeuvre qui n'est pas pour me déplaire / le combat ordinaire est par exemple un petit bijou de... maturité.
Léo nous a laissé une chanson extraordinaire, un texte ciselé, une mélodie parfaite et un chant de révolte !
Allez : je vous souhaite : Ni dieu, ni maître (même nageur) et ni croquettes !
que votre vie soit douce !
si possible
si paisible
mon éternelle fiancée
ma mort glacée
agaçant cassant le givre
de l'heure où survivre
ô vieillesse qui gèle
que sombre écartèle
tes doigts m'ont donné les bagues
de ces fièvres rares
si possible
si paisible
Je quittais la gare, mon lourd sac sur le dos, ce n'était plus de mon âge de porter des sacs-à-dos pareils ; les teintes très automnales – de suite, dès la sortie – brillaient dans un vaste camaïeu majestueux ; sur ces grandes avenues jonchées de feuilles de platane mortes. Des couleurs de chrysanthème cuivre étincellaient, de même le soleil couchant pleurait très orange dans ces heures finissantes de Novembre. Les arbres du boulevard semblaient se refermer sur moi et j’ai eu soudainement l’impression de marcher dans un tunnel végétal ; je le ressentais à la fois comme une sorte de renaissance, dans cette ville de ma naissance, mais aussi comme une fin, une terminaison de quelque chose, un unique tunnel de la mort, par exemple, une borne neuronale aussi.
Le long de l'avenue, quelques publicités féminines affichées dans les abribus : redécouvrez vos jambes
ou
Leçon 92 : le mettre à genoux
pouvaient donner l’impression, l’illusion qu’une vie érotique attendait quelque part des complices ou des convives, et dans ma joyeuse marche, peut-être en ferai-je partie ? Ces fameuses jambes-compas ou ces poitrines moelleuses ou ces fesses admirablement exposées donnaient au moment présent des tons irréels, des pulsions déplacées, des envies d'êtres humains. Voire même des idées d'éternité ! Encore, certes, le corps de la femme proposé comme une marchandise à consommer. Mais moi, adolescent vieillard, je crus, un moment, qu’il y avait encore un autre monde à découvrir. Une jeunesse dorée et corporelle, un défi de blancheur, un monde de grande féminité, une ardeur éternelle, des corps parfaits, des situations exemplaires.
Je continuais mon chemin en songeant effectivement qu'Eros et Thanatos étaient définitivement bien mêlés dans ces jeux et ces drames des sexes. La lumière baissait encore, je marchais dans une apesanteur tiède, cherchant dans mes mémoires les êtres aimés, ceux que j'avais perdu et qui cependant faisaient profondément partie de moi. A ce moment précis, j'aurais aimé qu'ils partagent ce tunnel de blondeur avec moi ; j'aurais aimé aussi retrouver la cadence de mes enfances, dans ces rêveries de femmes splendides.
Puis le soleil tomba définitivement, mon sac était fort lourd, encombré de livres et de souvenirs pesants. J'arrivais enfin là où j'avais prévu d'être.
la recette de mon ami catalan Oriol
- 2/3 bon vin rouge
- 1/3 Cava (= "champagne" catalan)
- sucre
- fruits hachés
- un peu de cointreau
servir bien frais
" Il faut entendre dès maintenant que toute poésie a sa racine dans l'acte immédiat de la négation. Le poète prend consscience de soi-même en faisant apparaître les formes qu'il renie et qui deviennent par la même les symboles, les aspects sensibles de son ascèse : il s'exprime parce qu'il rejette et projette de soi, et si l'on dit admirables les images qu'il nous propose, c'est toujours au " NON " caché derrière elles que va notre admiration. "
René Daumal
"Les grandes révélations qu'un homme reçoit dans sa vie sont rares, une ou deux le plus souvent. Mais elles transfigurent, comme la chance. A l'être passionné de vivre et de connaître, ce livre offre, je le sais, au tournant de ses pages, une révélation semblable. Il est temps que de nouveaux lecteurs viennent à lui. Je voudrais être encore parmi eux, je voudrais revenir à ce soir où, après avoir ouvert ce petit volume dans la rue, je le refermerai aux premières lignes que j'en lus, le serrai contre moi, et courus jusqu'à ma chambre pour le dévorer enfin sans témoins. Et j'envie, sans amertume, j'envie, si j'ose dire, avec chaleur, le jeune homme inconnu qui, aujourd'hui, aborde ces îles pour la première fois..." Albert Camus
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Jean Grenier fut le professeur de philosophie à Alger de Camus et celui-ci avait alors 20 ans lorsqu'il lut ce livre qui le troubla profondément.
Jean Grenier, ici, nous propose, par la voie métaphoriques des îles une recherche méditative de l'absolu, voire du divin, lui qui fut classé parmi les chrétiens "quiétistes" et qui fut aussi un sceptique bien célèbre.
Dans son livre intitulé Iles, Grenier écrit : « On peut donc voyager non pour se fuir, chose impossible, mais pour se trouver et se reconnaître. Quand on fait cette reconnaissance, ajoute-t-il, le voyage est achevé. » L'un des chapitres de Iles s'intitule Les îles Kerguelen, et ce qui est passionnant dans cette histoire, c'est qu'à aucun moment Grenier ne parle des Kerguelen. Mais alors, pourquoi avoir choisi ce titre ? Mystère. En tout cas il s'est reconnu dans ce nom. Et cette « fausse reconnaissance » est la plus vraie de toutes. Il s'est reconnu dans cet archipel parce qu'il pressentait une vérité cachée faite d'isolement, de solitude et de méditation, que seule l'île peut résumer.
Jean Paul Kauffmann « Les Kerguelen, nouvelle " utopie " », in Louis Brigand (dir.), D'île en île, l'archipel du conservatoire, Paris: Conservatoire du littoral, 1995 (p. 66)
Un de ces livres rares (aujourd’hui on dirait “cultes”) dont la splendeur nue ouvre une porte au clair-obscur de l’esprit, une porte étroite qui mène à une sagesse de l’incertitude que Camus sut faire sienne. ( cf excellent article du site internet le lorgnon mélancolique)
" L'amitié est une âme unique qui habite deux corps. "
Aristote
Dans le large pays de Forcalquier
les petits villages tous plus séduisants parsèment les plaines ventées
en Mai-Juin , les terres de Lavande et les champs de Sauge Sclarée (d'un mauve étincelant - la plante est utilisée pour son huile essentielle revenue à la mode, mais aussi pour son rôle important dans la composition du mythique parfum Chanel 5)
colorent les autres ocres, roux ou verts naturels
çà et là le monde est cependant dans une torpeur très rurale
seul, l'été, des touristes hagards errent en sueur dans les ruelles caladées et pierreuses
ces vieilles maisons très anciennes sont toutes magnifiques et font rêver
et même si l'on se dit que ces endroits sont charmants, on souffre à l'idée d'un désert en hiver, d'un silence trop fort, d'une banquise ventée
et bien non :
un îlot : la grande librairie "Le Bleuet" qui sur 3 étages (ou 4 ?) offre un choix incroyable pour un village de 800-900 habitants, c'est même assez stupéfiant de trouver un tel lieu dans un tel village
un beau jardin derrière la grande maison permettait de bouquiner tranquillement ;
bien sûr, il est fermé maintenant, les vols et autres dégradations ont eu raison de la confiance, de l'amitié et des disponibilités des maîtres des lieux, bien dommage,
mais tout le reste est remarquable
donc si vous passez là-bas un petit détour s'impose pour acheter fromages de chèvre (AOC) et autres brindilles banonaises
et une petite flânerie en prenant votre temps au Bleuet livresque...
Vive les libraires ! Vive les librairies ! et vive Le Bleuet ! Et vive Frenchpeterpan (mais comme déjà dit, c'est une autre histoire... Si vous êtes sages, je vous la raconterais...)
inauguration d'une nouvelle palette : les librairies où j'ai aimé aller...
On commence par l'île au trésor en face de l'entrée de l'Abbaye Royale à Fontevraud...
Il s'agit d'une vraie librairie avec plein de livres rares d'occasion où il fait très bon flâner ; la diversité des meubles, étagères, rangements tous différents donne à l'ensemble un aspect rare et fort sympathique tout à fait atypique ; bref j'ai aimé...
En cliquant sur la premier phtographie vous tomberez (ne vous faites pas mal) sur le site internet de cette librairie.
A l'heure où les libraires souffrent énormément de la concurrence d'internet, à l'heure où les bibliothèques publiques risquent de péricliter (cf ce qui se passe déjà en Angleterre) et de fermer, défendons donc ces espaces uniques que sont les librairies et leurs capitaines au gouvernail, les libraires !
Vive les libraires ! Vive les librairies ! (Et vive Frenchpeterpan, mais ça c'est une autre histoire...)
Extraits :
" de la confrontation entre les langues j'ai appris ceci : le mot n'est pas unique ni univoque, le mot n'est pas solitaire, le mot n'est pas individuel. Il est collectif. A la limite ou idéalement, il rassemble en lui tous les autres.
Qu'on essaie d'en creuser un, et l'on constate qu'il y a quelque chose en commun avec un autre et cet autre à son tour avec un autre, comme chaque individu se retrouve chez son voisin et celui-ci chez un autre voisin. L'onde de partage se propage à travers tout le vocabulaire, les mots s'allument au contac les uns des autres, chaque texte est une traînée de poudre.
Le mot ne prend sens qu'en relation ou en opposition avec ses congénères. Le travail de l'écrivain consiste à l'insérer dans un ensemble de manière à faire reconnaître la plénitude de toutes ses significations réunies, ou au contraire à en isoler la nuance la plus précise, en révéler la nuance encore inédite.
La poésie est le genre qui pousse le plus loin cette double tentative. La traduction aussi, à un moindre degré.
La poésie doit être rencontre : rencontre entre les mots, mais surtout avec le vif, le caché ou l'inconnu. Tant de poèmes glissent à la surface. Ce sont des nénuphars, des ornements plus ou moins sophistiqués : le grand étang et sa ruine de nénuphars (Wallace Stevens encore) fleurissant à la surface d'une eau où l'on peut naviguer sans risques, promenade sur un lac, pure rhétorique qui flatte des goûts développés par la tradition ou un odorat que titillent les effluves dans le vent. La poésie est révélation. Emily Dickinson emploie le terme de "révélateur" pour décrire le poète : "D'images, le Révélateur / Le poète - Lui et nul autre -"
Claire Malroux in " traces, sillons " ; José Corti éditeur, 2009
L'auteur - écrivaine et poète - y parle de ses plaisirs de lectrice, d'écrivaine et de traductrice :
" Traces. Ce sont, avant de devenir le mot associé de René Char et pour ainsi dire la signature de tout écrivain, les empreintes laissées par une bête sauvage, loup traversant un bois, ou les marques semées par un être humain afin, non seulement de se repérer dans l'univers obscur, mais de retrouver le chemin de retour aux origines. L'écrivain en même temps qu'il crée les siennes, déchiffrent celles qui jalonnent la littérature. Il creuse ainsi des sillons, cherchant sous la végétation qui a levé au passage l'élan initial profond imprimé en lui, sa permanence, son mystère.
A ces deux dimensions, lire et écrire, d'une même poursuite, j'en ai joint une troisième qui m'est familière : traduire. Chacune de ces activités faisant écho aux autres, j'ai adopté la forme du journal qui les mêle intimement, en me fiant à l'apport par ailleurs indispensable des rencontres et du hasard." (Quatrième de couverture) C.M.
Oh oh ! Ah ah ! les deux premiers tomes annoncés pour le 25 Août !
Oh oh ! Ah ah !
diable encore 9 jours pour pouvoir débuter ce qui fut la plus belle et prodigieuse vente littéraire récente au Japon, plusieurs centaines de milliers d'exemplaires vendus en quelques semaines, avec de multiples et accélérées rééditions ...
Deux mondes se côtoient parait-il : celui de 1984 d'Orwell et un monde futuriste...
(cette idée déjà vu dans l'excellent "La fin des temps", et dans maints livres du maître qui aiment mélanger monde réel et mondes imaginaires)
Retrouverons-nous le style qui fait le succès de cet écrivain, cette immense mélancolie poétique soi-disant typiquement japonaise (que l'on retrouve dans les haïkus) et qu'on nomme là-bas "mono no aware" (traduit par "la poignante mélancolie des choses")... sans doute...
Haruki Murakami fait partie de mes 5-6 écrivaisn préférés, donc j'attends avec impatience...
Apparemment une trilogie, les deux premiers tomes seront là dans 9 jours...
Ah ah ! Oh oh !
La résignation ? Est-elle un échec ?
Juste là le bruit des pas résonne
Je n’ai pas entendu
C’était mon âme disait-tu qui gémissait
Comme l’or des mots des feuilles dehors dans l’arbre d’automne
Le désespoir m’enivrant étonne
Pour rien dans toi je ne voulais mourir
Moi, - au début – je souhaitais vivre
Si la mort nous défie au creux de ses mains
Là où la fillette boit ce philtre
Lenteur de ses doigts à ses lèvres la coupe
Arrondi l’arbre écoute mes plaintes et sonne ou tonne
Dans ses branches qui pleurent d’autres enfants se dissimulent en attente
Quand, quand, dis-je quand
Nos corps d’enfants insouciants ont laissé la place à ses corps en souffrance
Ses corps sexués qui tremblent mal-aimés
tous nos ports se sont vidés si vite
Il n’y a plus d’enfance au creux de ses reins
Une nappe d’eau fraîche si immobile tu es une eau de source glacée
Un sourire de fillette de ces sourires innocents
Il reste ma blessure cette agrafe en moi qui ne cesse de s’ouvrir, de saigner
Je voulais, oh ! je voulais juste voir un peu, et puis non
On m’a dit que mon enfance était terminée