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  • : mes poésies et petits textes, mes coups de coeur : livres, poésies, chansons poétiques, artistes divers...
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some words :

"Le poète est un archer qui tire dans le noir." - Salah Stétié -
"Soyez un écrivain mineur, cela vous rajeunira." 
Dominique Noguez

"Cette femme était si belle
Qu'elle me faisait peur."
 Guillaume Apollinaire

"In a place far away from anyone or anywhere, I drifted off for a moment." -- Haruki Murakami --


"Être poète n'est pas une ambition que j'ai. C'est ma façon à moi d'être seul."   -- Fernando Pessoa --

"Ca va tellement mal aujourd'hui que je vais écrire un poème. Je m'en fiche ; n'importe quel poème, ce poème." -- Richard Brautigan --

"J'écris à cause du feu dans ma tête et de la mort qu'il faut nier."
Jacques Bertin

"O mon passé d'enfance,
pantin qu'on m'a cassé."
Fernando Pessoa


« La mort c’est l’infini des plaines
et la vie la fuite des collines. »
Joseph Brodsky

Certaines choses

Nous entourent « et les voir

Equivaut à se connaître »

George Oppen



" LA GRANDE FORCE EST LE DESIR "
(Guillaume Apollinaire)



"Quand je dis « je », je désigne par là une chose absolument unique,
à ne pas confondre avec une autre."
Ugo Betti

"Le sens trop précis
rature
ta vague littérature"
Stéphane Mallarmé


" Je ne suis pas moi ni un autre

Je suis quelque chose d’intermédiaire :
Un pilier du pont d’ennui
qui s’étend de moi vers l’autre. "
Mario de Sa-Carneiro
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B o n j o u r !

-- je vous souhaite un bon passage... --


"Mais rien de cette nature n'est définitivement acquis. Comme une eau, le monde vous traverse et pour un temps vous prête ses couleurs. Puis se retire, et vous replace devant ce vide qu'on porte en soi, devant cette espèce d'insuffisance centrale de l'âme qu'il faut bien apprendre à côtoyer, à combattre, et qui, paradoxalement est peut-être notre moteur le plus sûr."  Nicolas Bouvier

« La poésie vient vers nous, on ne sait d’où, et elle nous quitte, allant vers on ne sait quel au-delà. Mais en passant, elle nous laisse des mots et elle nous fait des signes dont l’interprétation est inépuisable. » Gabriel Bounoure

" Avec tes défauts. Pas de hâte. Ne va pas à la légère les corriger. Qu'irais tu mettre à la place ? " Henri Michaux


écrivez moi si vous le souhaitez :    

Soyez indulgent, je ne suis qu'un petit écrivaillon tentant d'écrivasser

Mai 2008 : "L'apéritif de la neige"
est "paru"

Si vous êtes intéressé : laissez moi un message
(133 pages de poèmes et textes poétiques, pour la plupart ici sur mon blog)

"Le meilleur choix de poèmes est celui que l'on fait pour soi." Paul Eluard

"Savoir que nous ignorons tant de choses suffit à mon bonheur." George Oppen

______________________________________________

 

9 août 2010 1 09 /08 /août /2010 16:35

« Les lapins, race rongeuse, se multiplient avec une rapidité  incroyable ; les poètes se multiplient encore plus vite, et pourtant ce sont des ennemis publics, une autre race de rongeurs très envahissante qui attaque sans cesse le sentiment du juste et du vrai,  pour mettre à sa place l’amour de l’ampoulé, du maniéré et du niais. »

Edmond Duranty


(lu dans l’excellent « le poète perplexe » de Jean-Michel Maulpoix, josé Corti Ed, 2002)

 

(à rapprocher des "mauvais poètes" de Kundera dont je parle dans la rubrique "théâtre")

 


 

edmond-durant-Degas

 

 

Le romancier et critique E. Duranty peint par E. Degas en 1879


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8 août 2010 7 08 /08 /août /2010 19:00
" La poésie ne verra peut-être jamais les îles promises, mais elle demeure au sommet du grand mât la vigie passionnée. Elle connait les vagues par leur nom. L'équipage s'endort. Elle veille. "
Géo Norge
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5 août 2010 4 05 /08 /août /2010 09:15
arbre tentant de s'échapper (en vain)
dessin de frenchpeterpan (ML)



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3 août 2010 2 03 /08 /août /2010 06:58

bretagne

 

La mer me touche de tous ses doigts
Je rêve, illuminé
Les chants musicaux flottent insensiblement et les mouettes guettent les vautours
Les dériveurs plongent et ressortent ruisselants d’essence marine
Les nuages préparent leur migration
Les oiseaux crient de joie
Et ma main se rapproche de la tienne par les sombres détours de l’irréel
Je t’aime.

Le silence se met à exister
Et la lampe de pétrole brûle près de mon corps
Derniers souffles de la flamme qui danse aux sons de l’air
Ma montre indique 23h 30 et je n’ai pas sommeil
Comme pour préserver mes minutes de bonheur, le silence m’enveloppe et la nuit est claire, à ma lucarne un phare
Et dehors, la mer bouffonne

Je suis seul et bien, mes seuls amis : ma montre, la lampe de pétrole, le phare inlassable, les craquements nets des bûches dans l’âtre
J’ai le torse nu, la nuit est belle
Le murmure pâle de l’eau et ce phare rythmique pour mes jeunes sens
J’écris le nez sur mon bloc

Un éclat toutes les 10 secondes
Pour dire l’ennui qui pousse
Je suis loin de toi que je rêve, loin de ma ville
Le phare tourne bêtement se moquant de ma vie
Dans mes songes, je vois tes seins d’alouette, tes seins de mouette
Tu es si légère, parfois, le phare éclaire des mots d’amour
Je les déchiffre, ils viennent de toi, le soleil terne et noir, l’air me manque

Mes inspirations fuient comme des poissons dans l’eau
30 jours nous éloignent
je compte le phare comme le métronome de nos séparations

je suis sur l’île de Victor Hugo
le vent souffle, un chien errant sur la plage est venu nous côtoyer
il cherche à voler les chaussures d’un ami
celui-ci est obligé de marcher le bras en l’air dans le sable froid
je disais :
la peinture éternelle
c’est le sombre sang
que ma belle fidèle
fait couler depuis 100 ans

L’air paraît mer
Et ces chevaux, ces arbres et ces tuilent flottent comme des méduses aoûtiennes, le long de la Vilaine
Le chemin est rude, mais ta main m’entraîne
Le soleil oblique nous jette
Des clins d’œil complices et les lapins qui nous guettent
Semblent vivre leur premier jour

Odeurs des mers du Sud de la Bretagne
O paysages limpides des tableaux du peintre
Il reste dans mes yeux pâles l’immense visage de la mer
Et tous ces bleus et verts, ces îlots crachats de géants
Je suis seul comme l’adolescent que je suis dans mes souffrances
Tu n’existes pas encore, je le sais
Et pourtant je rêve aux bonheurs des filles de ma rue
Regards et soupirs courtois ou non
Vous gonflez vos bustes à volonté

Vents et souffles de la mer
Rugissez vos prières
O vagues si violentes
Je suis là dans l’attente

Dans quelques semaines
J’aurai 17 ans
17 ans déjà derrière dans le vent affolé de l’enfance
j’ai l’impression déjà d’une carcasse trouée
d’un poète noir
et d’un corps chaud qui n’est là que pour brûler et mourir

 

alguesalgues2

photographies frenchpeterpan ©

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1 août 2010 7 01 /08 /août /2010 07:03



    Ambrose Pierce est né en 1842 (1842-1913) au sein d’une famille miséreuse et puritaine américaine, il était le 10ième enfant d’une fratrie de 13. Il fit la guerre de sécession parmi les nordistes.
    Le général Sherman donna l’ordre un jour d’attaquer sous les mitrailleuses sudistes, résultat plus de 25000 morts ! Pierce s’en réchappa et quitta l’armée, capitaine, blessé à la tête, à l’âge de 23 ans.
    Sa vie ne devait être ensuite qu’une succession d’échecs et d’erreurs … Et pourtant, il devint l’un des éditorialistes les plus célèbres et les mieux payés (en particulier par le richissime W.R. Hearst, celui dont Orson Wells s’inspira pour « Citizen Kane »). Il possédait un humour féroce et était craint (son surnom : bitter Bierce, Bierce l’amer).     Il restait pessimiste et noir, ce qui fut mal compris en 1910. Son œuvre maitresse reste : le dictionnaire du Diable avec ses 998 définitions, préfacé par Cocteau en 1955, en voici certaines :

- bonheur : agréable sensation qui naît de la contemplation de la misère d’autrui.
- égoïste : dénué de respect pour l’égoïsme des autres
- félicitations : politesse de la jalousie
- aider : faire un ingrat
- politesse : la plus acceptable des hypocrisies
- rire : convulsion interne, produisant une déformation des traits et accompagné de bruits inarticulés

    Vous connaissez sans doute cet auteur sans le savoir, c’est lui qui écrivit « la rivière du hibou » (« Ce qui se passa sur le pont de Owl Creek »), Robert Enrico en fit un bien beau court métrage en noir et blanc (1962) dont on garde à l’esprit la chute brutale.



    C’est un auteur qui pratique humour noir acerbe et désespoir sombre, vous pourrez aussi le découvrir dans l’excellent «  le club des parenticides » ou « Ce qui se passa sur le pont de Owl Creek et autres nouvelles » (Libretti à 1.50 €). Ce dernier livre est un fantastique plaidoyer contre l’imbécillité de la guerre et ses horreurs : « le coup de grâce » et « Chickamauga » (en indien : « la rivière de la mort ») ne laissent pas indifférents !!
    « L’humour noir, c’est la politesse du désespoir » disait Boris Vian.

    La mort de Bierce demeure aussi un mystère, en 1913 il décide de partir  en Amérique du Sud (à 71 ans !), à la rencontre des armées de Pancho Villa qu’il veut rejoindre, on perd sa trace à ce moment ; pour beaucoup cette fuite mexicaine sonnait comme un suicide caché. « être un gringo à Mexico, c’est comme l’euthanasie » écrivit-il dans une de ses toutes dernières lettres.
Bonne lecture.

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30 juillet 2010 5 30 /07 /juillet /2010 09:11
Cette fille avait 0 défaut
Moi, j’avais bu 1 verre de trop
Pris mon courage à 2 mains
En deux temps, 3 mouvements
J’étais à genoux, plié en 4
Ses 5 doigts dans ma main
(je me sentais 6 pieds sous terre) :


je pense à toi 7 jours sur 7
j’aimerais faire le grand 8 avec toi
dire mon amour, preuve par 9
je sais que tu vaux 10 sur 10
tu es mon 11 tricolore à moi
mes 12 mois de l’année
mon vendredi 13 aimé
je ne veux plus chercher midi à 14 heures
depuis 15 jours je ne rêve que de toi
j’en perds la tête comme Louis 16
aurais tu 17 automnes - printemps ?
je saurai attendre tes 18 ans
ou 19 printemps comme tu le sens
20 dieux comme je suis amoureux
22 v’la l’amour qui s’amène
24 heures sur 24 je serai là
j’attendrai sur mon 31
mes 32 dents pour t’embrassant
on écoutera mes vieux 33 tours
tu seras  mes semaines de 35 heures
il y aura 36 choses à faire
ma fièvre de toi est à 40
50 manières de s’y prendre ?
des fripes des années 60
en 69 je rêve de m’étendre
ou le tour du monde en 80 jours
d’accord à 100 pour 100
j’aimerais tes 101 dalmatiens
j’attendrais 107 ans s’il le faut
pas de virage à 180°
360° vision en panoramique
365 jours par an
mes 400 coups pour toi
tu as mis dans le 1000
toi mes 1001 nuits câlines
et ton délicieux style 1900
et 20000 lieux sous tes couettes
il y aura toujours 36000 choses à faire
nous serons riches à millions
dans nos mille milliards d’étoiles en fusion




"le comptable amoureux / chanson pour Jean Bart"
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29 juillet 2010 4 29 /07 /juillet /2010 08:26

on ne sait plus
- à un moment -
ce qui est végétal ou minéral
le vivant / du "mort"
survivre dit cette racine
malgré l'eau salée et le mistral
le minéral lui parfois imite la racine
et réclame sa part de vie
je les respecte tous deux


la nature donne à la nature des airs de résistance
survivre dit encore cet arbre
en rampant pour mieux vivre
son tronc est dur comme la pierre
incassable

ainsi se lignifier
puis se minéraliser
pour toujours vivre
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26 juillet 2010 1 26 /07 /juillet /2010 00:26


        On prend un grand plaisir à lire le dernier livre de Philippe Ségur : "écrivain (en 10 leçons)" ; c’est drôle, inventif, on suit à chaque chapitre l’évolution de l’apprenti écrivain. On rit à chaque étape, l’écriture de Ségur est efficace. Et c'est bourré d'humour.
        Comme il le dit lui-même justement, il est doué pour les titres, donc après les excellents "Métaphysique du chien" (prix Renaudot 2002 des lycéens), "Autoportrait à l’ouvre-boite", "poétique de l’égorgeur" (livre qu'on est obligé de lire d'une traite, tellement il est bien), ou encore "Seulement l'amour" titre plus classique et dont j'aime bien la couverture, voici "écrivain (en 10 leçons)",  je vous conseille vivement cette lecture réjouissante. Et les autres livres également...
   
        J'ai lu récemment aussi quelque chose d'un autre écrivain qui enfant, souhaitait lui aussi devenir super-héros, mais ma mémoire défaillante m'empêche de retrouver le livre ou l'auteur... Peut être sont ce quelques dessins aussi de Goossens, grand humoriste lui aussi ...
        En cliquant sur son visage, le site de Philippe Ségur ... bonnes lectures !

Photographie : P. Bordels

        Pour compléter ma collection, j’ai acheté aussi le seul recueil de poésie qu’il a fait paraître : « Messal » (2007), du nom du lac près duquel il habite. en voici, un petit poème :


Miroir du lac.
Deux mille rides polissonnes
en ribambelles qui tessonnent
claquent la langue

le ressac

mouille son ventre
monotone.


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25 juillet 2010 7 25 /07 /juillet /2010 11:14

photo non truquée !

chacun a pris sa place tranquillement sur les coussins...

bon été à tous !

 

farnientechats

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21 juillet 2010 3 21 /07 /juillet /2010 20:25

" Le poète n'est rien d'autre qu'un homme solitaire dont la bouche brûlante nous


         convoque à travailler avec lui au travail d'être homme."           G.B.

 

 

Gabriel-Bounoure-marelles.

 

Gabriel Bounoure (1886-1969) est un écrivain et critique français, il n'a accepté - de son vivant - (et encore avec difficultés) de ne publier qu'un seul livre.

Ce fut "Marelles sur le parvis" .

Toute personne s'intéressant à la poésie doit lire ces lignes-là.

 

**************************************


« Il faudrait parler longuement d'un livre où se marient si heureusement l'intelligence et l'amour. En particulier de ces pages d'introduction qui comptent parmi les plus beaux textes qu'on ait consacrés au mystérieux pouvoir de la poésie » Philippe Jaccottet

 

« Ce qui caractérise ces études, c'est qu'elles sont l'oeuvre d'un critique averti, cultivé, scrupuleux, un critique qui, parlant de poésie, la dispense avec profusion. » Maurice Nadeau


« Rien de desséché ni d'aride dans ces pénétrantes investigations, mais un courant continu de métaphores qui font comprendre tout ce que les catégories de l'intelligence logique laissent échapper, et qui est pourtant l'essentiel. Ces métaphores jouent le rôle capital des mythes chez Platon qui savait bien que la meilleure des preuves est encore la preuve poétique. Ce livre nous restitue avec bonheur toute la splendeur mythique du poème, et le miracle est que le critique se fasse ici poète pour mieux éclairer l'objet de sa recherche et le sens de toute grande oeuvre de l'esprit. Aussi bien qu'un chef d'oeuvre critique, ce livre est un guide spirituel pour notre temps. » Henry Bouillier

**************************************************************

"C’est qu’en effet, si bien ajustés qu’ils soient dans le poème, ils y figurent moins pour fixer que pour durer que pour brûler, éclater, et en éclatant, dégager l’essence. Le privilège du langage sur toutes les autres matérialisations de l’esprit, c’est d’être si léger, si volatil, si inflammable. C’est un éther qu’une étincelle fait flamber. Au-dessus du corps du poème volent au moindre souffle les filles du feu, les volutes du désir. Cet holocauste des mots brûle dans la parabole du vieil Orient, la parabole du papillon qui disparaît dans la palpitation de la flamme – éblouissement où le désir s’extériorise et s’intériorise dans la même seconde."

« Chose d’âme (*) ou chose d’imagination (**), voilà pourquoi la poésie enveloppe mille contraires, est tissue d’ambiguïtés et d’antinomies (car tout ce qui est de l’imagination ou de l’âme est un mixte). La poésie charrie les inconciliables et les concilie ; elle avance continuellement sur les lisières de l’impossible. Elle découvre dans l’imaginaire la manifestation de l’être ; elle s’égare dans la dialectique de l’éros, tantôt pleine de défis orgueilleux, tantôt cédant à des extases d’humilité. Elle est médiation toujours espérée, toujours fuyante. Elle part à la découverte du réel absolu et n’obtient qu’une seconde de tangence éblouissante. Tantôt elle rêve et chevauche le tourbillon des apparences, tantôt elle nous comble de plénitude. Etonnante nature, celle du poème et si peu naturelle ! Il mêle la paresse et la folie érotique au génie sévère du travail, le retrait où la conscience se sépare des choses et l’élan de participation qui la fusionne avec elles, l’activité et la passivité, le songe et le calcul, l’absence et la présence, le goût de la vie sauvage et l’extrême raffinement. La poésie révèle la fécondité de la négation, la vie spirituelle qui sort de la mort. Elle ouvre les espaces d’une pensée où le même et l’autre se rejoignent, où l’un et le multiple ne sont plus séparés, où le jour et la nuit cessent d’être contradictoires. Tout grand poème est ainsi une testimoniale de la situation totale de l’homme : il est le lieu où les énergies de l’univers montent vers le langage. C’est l’honneur de la poésie, en notre temps, que de mener cette aventure impossible qui veut, malgré tous les interdits, transformer notre être-là d’un jour en une parole lumineuse axée sur quelque éternité. A la pointe de notre culture elle pose tous les problèmes, - sans y apporter d’autre solution que le poème lui-même. Mais c’est bien ainsi. Tenons donc le poème moderne à la fois pour une énigme et pour une des situations les plus révélatrices et les plus éclairantes de la condition d’homme. »  

 

Gabriel Bounoure 1958

(*) Jouve

(**) Breton

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17 juillet 2010 6 17 /07 /juillet /2010 18:02

" Prenez un mot, prenez-en deux, faites cuire comme des oeufs, prenez un petit bout de sens puis un grand morceau d'innocence, faites chauffer à petit feu au petit feu de la technique, versez la sauce énigmatique, saupoudrez de quelques étoiles, poivrez et puis mettez les voiles."

 

 


principes de la fabrique OULIPO selon Raymond Queneau

 

raymond queneau

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13 juillet 2010 2 13 /07 /juillet /2010 11:30

david-Lynch

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11 juillet 2010 7 11 /07 /juillet /2010 10:49

 

Roy Batty, le célèbre réplicant (ou androïde), déclame ses émotions humaines, juste avant sa mort.

Bref les androïdes rêvent aussi de poésie... roy-batty2

 

 

bladerunner

 

 

"J'ai vu tant de choses que, vous humains, ne pourriez pas croire. J'ai vu de grands navires en feu surgissant de l'épaule d'Orion. J'ai vu des rayons fabuleux, des rayons C, briller dans l'ombre de la porte de Tannhauser. Tous ces moments se perdront dans l'oubli comme les larmes dans la pluie. Il est temps de mourir."

 
  (I've seen things you people wouldn't believe. Attack ships on fire off the shoulder of Orion. I watched C-beams glitter in the dark near the Tannhauser gate. All those moments will be lost in time, like tears in rain. Time to die.)

 


  Derniers mots de Roy Batty à la fin du film
  Blade Runner, réalisé pr Ridley Scott en 1982 et
tiré d'un livre de Philip K. Dick "Les Androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?"

 

Le livre (moins réussi que beaucoup d'autres) de K. Dick est très différent du film noir et futuriste de Scott, mais comme j'ai pu le lire quelque part, ils sont complémentaires.

Certains ont vu dans la pluie continuelle et le climat de désolation et de pollution, la souffrance de Ridley Scott qui venait de perdre son frère.

Toujours est-il que ce film de 1982 est le dernier film de science-fiction analogique, sans aucun effet spécial numérique, le tournage a été une galère, Ridley Scott, dépensant beaucoup de pellicules, beaucoup plus que les plus pessimistes prévisions. Il manqua se faire virer à la fin, les producteurs ne comprenaient pas certaines scènes.

Au final : un film majestueux, un décor inouï, d'une invention stupéfiante, bref un chef d'oeuvre du 7ième art.

 

roy-batty

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5 juillet 2010 1 05 /07 /juillet /2010 21:51

venise-gondole funeraire

Venise 1982 : atelier de fabrique de gondoles  / photographie © frenchpeterpan

 

 

Au coude à coude, avec la grande mort courbée
Fouillis de frelons dans l’ombre des glycines, cet après-midi
Dans l’ombre penchée, l’œil de la mort apparaît attiré

Puis sur la table que les mouches tamponnent
Un rai de soleil inonde le bois d’un trait définitif
Alors : je déplace de quelques centimètres ta photographie
De peur qu’elle ne jaunisse quand la mort fanfaronne
J’entends son ronronnement dans la poussière
Et son contentement de nos vieillissements

Que faut-il que je fasse avec ma main
Des lents mouvements de phrases pour éloigner ces doutes

Sur ces eaux plates et froides où un jour je me noierai
Il y a cet après-midi un gris que j’aime
Un gris d’orage perlé comme les nuages du ciel, comme ces grands cieux
Sur la latérite africaine, ce rouge orangé criant pour ce gris presque noir
Dans ces instants-là, dans ces lumières-là et seulement là
Je n’imagine plus la mort, mais seule la vie rougeoyante et grise
Pour l’eau bruyante qui nous laverait demain

Puis : je déplace encore cette photographie noire et blanche,
Ma main hésite : rejeter la mort ou l’accepter ?
Les poussières dansottent au gré des rayons jaunes
Il y a dans l’immobilité douce de cet instant tout le résumé de ma vie difficile
Les incompréhensions de mon corps, les indécisions, les courtes batailles, les escarmouches miséreuses
Les méchantes humeurs de ceux qui n’y ont jamais cru et qui n’y croient toujours pas

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3 juillet 2010 6 03 /07 /juillet /2010 12:43

terzieff

 

   Mon ami, mon frère, mon compagnon est donc mort hier soir
Celui qui m’avait fait – comme Michel Bouquet, Alain Cuny (et tant d’autres) – aimer la diction et le théâtre ; le choix des mots justes, la richesse aussi de l’interprétation juste…
Quoi dire ?
   Je vais faire encore le vieux con – comme avec Jacques Bertin pour le milieu de la chanson - , mais où sont passés ces gens INDEPENDANTS, libres, non soucieux de leur présence en tête d’affiche ou sur les plateaux télés ; bref où sont ces gens de très grande qualité : Michel Bouquet, Alain Cuny, Pierre Brasseur, Roger Blin, Jean-Louis Barrault, Jean Desailly, Jean Vilar, François Perrier, Pierre Bertin, Georges Wilson, etc : qui les remplacent ?

   La diction de Terzieff était atypique, sa voix inouïe est inoubliable et nous manquera ; quand je n’étais pas loin de Paris, je prenais le train en catastrophe pour une seule chose : aller au théâtre de la Bruyère, pour le voir et l’entendre, pour revoir sa gestuelle et ses mots, et son sourire mi triste mi désabusé, ses mises en scènes sobres et efficaces. Je ne montais à Paris que pour cela. Loin des modes et des cons du milieu théâtreux, Laurent Terzieff a défendu le théâtre que j’aime : le théâtre indépendant et contemporain. Les mots d’auteur. La grande littérature.
Il n’a pas seulement défendu ce théâtre, il l’a magnifié par sa présence, par son regard clair et infini, par sa voix divine.
   Va, cher Laurent rejoindre Pascale, décédée déjà depuis 8 ans, je savais bien – vu ton visage aux Molière – que c’était bientôt la fin pour toi, mais tu gardais ce sourire d’une insolente jeunesse, tu semblais repousser cette mort aisément, comme si le théâtre était la meilleure des médecines, je pense à toi et je suis triste ce samedi-là.

J’ai réécouté ce matin « Florilèges »,dommage que l’enregistrement ne soit pas d’une qualité exceptionnelle, mais c’est un bonheur de sa balader dans ces textes que tu aimais et que si bien tu disais.

 

un des tes nombreux spectateurs, et compagnons de routes communes...

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