l'air en dessous rêve de nous surprendre, le frais
paumes ouvertes à l'été
il rêve des mots à l'emporte-pièce
très simples
dans des draps de nuages aux plis déjà parfaits
il me rêve ton nom en peau d'homme
avec ce grain singulier albâtre
on fera et oui et demain
et par dessus tout ton âme en chemin
on prendra en retour
quelques fleurs séchées
quelques couleurs de craie
des pétales en soin
et ta jeune poitrine à distribuer
toi alcool d'été
tes gestes attentifs et ta bouche versée
des lendemains sans suite sur mes ulcères rêvés
et des jambes ennuyeuses un collant mal venu
un chant inconnu un air de nulle part
mais ici là et nullement ailleurs
ce qui fait toi et puis rien
on s'enferme s'enferme et délire
il est beau ce geste du semeur
dans l'étreinte gauchement oubliée
il semble parfaire nous donner
et puis le fond en toi qui nous impose
ce cul chantant où tu t'assieds
parfaitement bien de ta pose
j'irai dormir l'été éclairé
sous les fenêtres de nos amis
on jurera leurs fenêtres fermées
alors qu'elles brillent jusqu'en été
oublier nos chants sombres
et fuir vers ce qu'on croit
prendre les restes ce qui reste
ramper proches des pourritures vitales
mourir au fin fond désemparés
c'est ainsi que tous ont fait
si vivre ainsi tout se défait
pourquoi nous avoir donné tant et tout
pourquoi ? c'est vraiment nous, vos avenirs ?
ces éclairages étranges balbutient
encore des bulles d'invraisemblance ?
je ne garde que cela : ton très jeune corps
en surbrillance en clair-obscur en infinie détachement
en vallées verdoyantes, éclairs solaires, gypse blanc
matins calmes
ruisseaux zigzaguants
grande fraicheur de ta nuque étirée