"Henry de Montherlant fut un phare il décida de nous quitter,choisissant son heure comme le seigneur choisit son adversaire il nous laisse des pièces de theâtre qui firent dates, des textes à l'écriture ciselée et quelques poemes cachés comme des bijoux , à découvrir dans "encore un instant de bonheur", des bonheurs fort inégaux mais l'éclat de celui qui suit peut tout faire pardonner voici donc : IPHIGENIE AUX CILS BATTANTS"
Je l'ai vue au bord de la rivière, Iphigénie aux cils battants,
Elle était claire, claire, claire.
Elle battait des paupières comme je fais quand je mens .
Elle baisait un rai de soleil
Elle était une petite enfant sans parures et sans ailes sans rien que ses cils battants.
Et j'ai pleuré en la voyant si pareille, si pareille à moi, quand j'avais dix ans .
Et je lui dis : "Petite claire, Mademoiselle aux cils battants, pourquoi toujours ce battement des paupières, des paupières, comme un vilain, lorsqu'il ment ? "
Elle me dit : "Monsieur, je bats des paupières si souvent sans pouvoir comprendre pourquoi, les jours où je ne sens pas le moindre souffle de vent "
Lors parut Monsieur son Père avec sa barbe de chat. Le bécota, le tripota, lui dit : "Mon petit papa", et le reste à l'avenant
Et j'ai pleuré en la laissant sur cette terre, cette terre pas faite pour les enfants, Iphigénie aux cils battants."
Claude L. publié dans : http://clos.over-blog.com/

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