Je ne suis pas le fils de la maison
Je n’habite pas pierres
Ni dehors ni dedans
C’est le jardin dedans
Le jardin et les chiens
Et les chiens qui sont dehors sont dedans
Dans dedans dans dedans
Il y a le long laurier l’encre du temps
Les dents de la brûlure
Sur la fraîcheur du froid comme est la pierre
Une pomme, une poire, une épaule, un violon
Une épaule avec ses os de violon
L’x et l’y seront fleuris par le plus pur
(Par pur, au bout.)
L’inexpérience est ce qui brille, œillets d’œufs blancs
L’x des os, l’y des jambes, leur triomphe
Seront fleuris de cornes de mouton
L’inexpérience est ce qui brille :
Inaperçues larmes tirées des viduités des vérités du vent

Je vous conseille de lire et de ressentir les mots du grand poète libanais.
frenchpeterpan
-------------------
__LE Grand Prix de la francophonie 1995 a ceci de particulier que son lauréat, Salah Stétié, parvient à réconcilier trois notions passablement antagonistes dans l’esprit de beaucoup : l’arabité, la méditerranéité et la francophonie. Salah Stétié se veut avant tout beyrouthin, « c’est-à-dire malheureux », ajoute-t-il avec un humour frotté de mélancolie.