J'aurais dû distraire mes apprentis au suicide, hier soir
des bouffées des relents de mort souterraine sont venus soulever les pans de moi même
Restaient dans l'ombre les espoirs et les joies, cachées dans des creux mouillés
avec des lapins crétins comme simples oreillers
de la mort il faudrait s'en distraire
la démembrer pour tout le mal qu'elle a fait
la dichotomiser à l'infini et plus encore
de son aspect bigarré la peindre en noir pour ce qu'elle est
de ses fausses inflorescences les arracher
et puis mécaniser automatiser les méats des amours forts
s'envoler en loin les amitiés en labour défaire les labyrinthes
les plinthes grises, les toits bleus sombres
fortifier fortement nos mords et nos armes
chiffonner le mal
en faire une biroulade
un contentement
puis démolir et reconstruire
te reconstruire toi dans ta jeunesse fanée
polir tes jambes
refaire l'église de ton sexe
fertiliser ta peau en sirop
aimer tes grisottes
aimer tes jours et tes nuits
puis enfin me colmater me consolider
ressouder et restaurer mon âme
me multiplier, muer, m'exporter
me nourrir d'implants parfaits
devenir férocement heureux
oublier mes incomplétudes
ou enfin t'aimer toi
divertissoire divin
et méchamment démembrer la mort
"les filles aux bas blancs", peinture de Pierre Cayol