Certaines choses
Nous entourent « et les voir
Equivaut à se connaître »
George Oppen
"Mais rien de cette nature n'est définitivement acquis. Comme une eau, le monde vous traverse et pour un temps vous
prête ses couleurs. Puis se retire, et vous replace devant ce vide qu'on porte en soi, devant cette espèce d'insuffisance centrale de l'âme qu'il faut bien apprendre à côtoyer, à combattre, et
qui, paradoxalement est peut-être notre moteur le plus sûr." Nicolas Bouvier
« La poésie vient vers nous, on ne sait d’où, et elle nous quitte, allant vers on ne sait quel au-delà. Mais en passant, elle nous laisse des mots et elle nous fait des signes dont l’interprétation est inépuisable. » Gabriel Bounoure
" Avec tes défauts. Pas de hâte. Ne va
pas à la légère les corriger. Qu'irais tu mettre à la place ? " Henri Michaux
"Savoir que nous ignorons tant de choses suffit à mon bonheur." George Oppen
Merci à mon ami Serge
pour cette belle lecture d'un court texte : "rêvé, presque"
photographie de Jean Sébastien Monzani
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Dimanche prochain, vous pourrez entendre la voix de frenchpeterpan dire un de ses textes, dire du Obaldia (les cuisses de Colette) et Funeral Blues d'Auden...
BON DIMANCHHHHHHHHHHHE !
« Dimanche ! C’est aujourd’hui dimanche ! »
la "Balade en Poésique" de rentrée
avec
- le duo VA - Véronique Boix / Alain Collard
- les poètes du Cercle Aveyronnais Le Contre-Chant des Mots
Gisèle Jeantet / Huguette Dangles / Marie-Hélène Douat
- leur correspondant internaute - poète Aixois - Marc Laumonier
- leur invité d'honneur - René de Obaldia
fera de votre journée un
JOYEUX DIMANCHE
le 04 Octobre 2015 - à 11h00
sur RADIOTEMPSRODEZ 107 FM
http://www.radiotemps.com/fr/ecouter-radio?PHPSESSID=b0e21c215ae53afdae6e582c088b3d95
mais aussi http://www.radioways.fr/radio/radio-temps-rodez.html
Rediffusion - Lundi 05 Octobre à 10h00
Podcast : http://www.radiotemps.com/category/fr/programme-de-la-semaine/les-magazines-de-la-semaine/balade-en-poesique
>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>> Qu'on se le dise ! >>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>
http://fr.ulule.com/hirondelle-ou-martinet/promote/
Amis lecteurs, amis écrivaillons ! Plus que 30 jours pour souscrire au recueil de nouvelles de mon ami Serge Cazenave (chez nos amis de ULELE, ici = http://fr.ulule.com/hirondelle-ou-martinet/ ) : « Hirondelle ou martinet ». Certes mon ami ignore la différence (pourtant aisée pour le commun des mortels) entre cet hirundinidé trisseur, annonciateur du printemps, admirable migrateur, qui niche ensuite dans les granges et les garages et l’apodidé martinet, fier, au cri strident (sriii sriii…) et aux ailes en faucille, capable de dormir la nuit en volant à plusieurs kilomètres du sol…/…Mais pardonnons-lui ses incompétences ornithologiques et intéressons-nous à l’écrivassier !
Ces 17 nouvelles représentent le nec plus ultra de ce que peut produire cet auteur. Et sont typiques de son écriture et de son univers.
L'univers de ce libertaire ? Ah ! Terrifiant ! Dans le jardin de tous les jours, l'auteur plante allégrement ses plantes vénéneuses avec - visiblement un amusement féroce, une nonchalance inquiétante, une autocensure aux oubliettes !
Beaucoup d'assassins en série, beaucoup d'artistes angoissants, beaucoup de crimes tous plus étranges les uns que les autres, des quantités de blessés et de situations ineffables... Mais beaucoup d'humour, de cet humour que l'on qualifie de féroce - je dirais même immensément féroce - ; mais aussi une écriture bizarrement douce, proche des gens, amicale, qui va droit au but ; ici pas de place pour des fioritures et digressions poétiques : on ne connaitra pas la couleur du ciel ou la couleur de la robe de la mariée ; pas de parenthèse ; non, on ne distinguera que les tronches de ces gens "mal placés", de ces parias mal aimés, de ces aigris, de ces malheureux ; ou des personnages « normaux » mais en situation « extraordinaire » ; des morceaux de morve et de larmes, parmi les cadavres.
Effectivement chez Serge Cazenave-Sarkis, on tue rapidement ; après tout, on résout les problèmes ainsi. Ce qui n'empêche pas une certaine "retenue", un certain allant de tendresse (cf la merveilleuse nouvelle "masque brisé" qui est inspirée d'une histoire vraie), il y a des situations ubuesques aussi, surréalistes. L’écriture est simple : le début des nouvelles ainsi que la chute sont très travaillés afin de ne laisser aucune chance aux lecteurs. Dans ce monde de brutes, tout est cohérence. Ecrire des nouvelles est à la fois simple et complexe, ici, l’auteur nous offre des textes étonnants qui piègent le lecteur en un tour de main.
C'est inopiné et efficace.
Sincèrement pour 11 euro (y compris les frais de port) : que risquez-vous ? A part faire des heureux et vous faire plaisir ?
Mais qui est Serge Cazenave - Sarkis ? Vous l'avez peut-être déjà vu à la télévision dans l'excellente émission sur Renaud (dont j'ai oublié le nom)(le nom de l'émission, n'est-ce pas... :))
c'est ce gamin de 16 ans qui envahit La Sorbonne en mai 68 avec des potes (dont le futur Renaud) et qui a créé le Comité Gavroche durant cette époque. Après avoir fait du théâtre et de la chanson, il devient artisan d'art, et récemment s'est remis à écrire avec une sorte de frénésie contagieuse et réjouissante.
là, il est ici à droite ; à gauche un de ses compagnons fidèles...
un petit poème d'un de mes fidèles lecteurs...
ETRE LIBRE
Etre libre, faire un pas
En faire un autre
Le faire droit
Ou de travers
Ou pas
Ou les deux à la fois
L’ordre, la trajectoire, le choix
Etre libre c’est quoi ?
Etre libre, faire un pas
Ou deux, ou trois
Ou rien du tout
Prendre ses jambes à son cou
Liberté, liberté chérie
Viens par ici foutre la zizanie
Liberté des avantages acquis
Que de crimes commis
En ton nom tout petit
De l’espoir à boire
Et des colères en fer
L’enfer pour les uns
Et pour les autres, rien
Etre libre !
Tu vibres toi, l’homme en bois ?
Avec tes bras en croix
Fauché, fini
Pitoyable bandit
Libre d’avoir tout donné
Tes cheveux et tes os
Les ongles de tes pieds
Et ton humanité
Etre libre de quoi ?
Libre de soi je crois
Parler, rugir, s’exprimer
Pleurer peut-être, ou rire
Sortir de soi.
Trouver en soi un homme des bois
Le suivre et grogner
Japper, aboyer, gueuler surtout !
La jouer rock, très rock,
Avec des croutes et des cloques
Du sang et du feu
Et des hurlements
Combien de hurlements ?
Combien de cris contre le vent ?
Combien t’en veux ?
Des mots à hurler ou à dire
Les plus grossiers, les pires
Les cachés, les indignes, les malencontreux
Des mots à maux et à mentir
Des mots à vomir par phrases entières
A reconduire à la frontière
Du sourire
Et les bruits qui ne sont pas dits
Qui sont faits
Et même joués
Joués d’accords
Mais cognés d’abord
Et envoyés
Tout droits
Sinon quoi en faire
Quoi faire sinon chercher de l’air
Chercher un air et chanter fort
Ou mieux encore parler
Et dire je t’aime
Est-ce vraiment approprié ?
Etre libre c’est quoi ?
C’est petit ou c’est grand ?
C’est jeune ou c’est vieux ?
C’est une idée ancienne, une idée âgée,
Avec des fesses ridées
Et de beaux cheveux blancs
Qui pense encore à la baiser ?
Etre libre, faire un pas
C’est peut-être ce qu’on veut
Ce qu’on veut que ce soit
Ce qu’on veut sortir de soi
Un homme, une femme parfois
Un être aux abois
En devenir de rien
Juste une idée, une cible
L’ombre d’une ombre en équilibre
Etre libre c’est quoi ?
La fumée, le vent, les nuées ?
Etre libre c’est quoi ?
Partir, foutre le camp ?
Quitter qui, quitter quoi,
Se quitter soi, mourir ?
Pour un murmure, un soupir
Un simple frémissement
Une ondulation
Une action qui commence
Le début de quelque chose
Juste le début
Trois fois rien
Un cœur battant
Faiblement
Mais qui va de l’avant
Apeuré, contracté, constipé,
En plein encombrement
Un souffle dérobé arraché au néant
Un premier cri
Une tétée
La vie
La liberté
Ce qu’on ne sait pas de nous
Ce coin de ciel au delà de la rage
Ce gout de rêve à respirer
La liberté je la vois, je la sens
Mais être libre, vraiment,
Je ne sais pas
Et après tout
Pourquoi pas ?
Dangolsheim, mars 2010
la recette de mon ami catalan Oriol
- 2/3 bon vin rouge
- 1/3 Cava (= "champagne" catalan)
- sucre
- fruits hachés
- un peu de cointreau
servir bien frais
encore des images magnifiques !
c'est toujours un plaisir de voir les images proposées par la NASA
photographie de professionnel ou d'amateur avec les explications d'un astronome professionnel...
(une par jour)
ici :
http://apod.nasa.gov/apod/astropix.html
il y a quelques jours, c'était sur les aurores boréales (Norvège)
une petite vidéo de 2 minutes de Terje Sorgjerd
cliquez sur l'image
c'est
m a g n i f i q u e
un ami m'écrit :
" Ce que tu dis sur ta petite forme me fait quand même penser à un
petit blues au coin du bois. J'ai lu que, en moyenne, un individu
vivant dans un pays développé doit faire face à 5,5 dépressions dans
sa vie. (état dépressif mineur ou plus s'entend, simplement associé à
un processus de deuil / renaissance).
Ma connaissance du monde des insectes me permet d'accepter cette
affirmation : la mue n'est pas nécessairement liée à l'existence d'un
exosquelette."
un gentil mot de l'amie Lysiane, jeune agrégée, sur son excellent et exigeant blog : le diffuseur poétique sur mes 10 minutes de France Culture dans l'émission de Sophie Nauleau "ça rime à quoi" en Mai dernier.
Cliquez sur ce bandeau :
Les questions qu'elles posent sont justes et me paraissent essentielles. Merci à elle...
J'en profite pour la féliciter d'avoir remporté cet été le prix de la poésie de la fondation Marcel Bleustein Blanchet !
Son recueil de poèmes intitulé "Matinales" sera publié en décembre 2010 aux excellentes éditions Cheyne.