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"Soyez un écrivain mineur, cela vous rajeunira." 
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"Être poète n'est pas une ambition que j'ai. C'est ma façon à moi d'être seul."   -- Fernando Pessoa --

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"Mais rien de cette nature n'est définitivement acquis. Comme une eau, le monde vous traverse et pour un temps vous prête ses couleurs. Puis se retire, et vous replace devant ce vide qu'on porte en soi, devant cette espèce d'insuffisance centrale de l'âme qu'il faut bien apprendre à côtoyer, à combattre, et qui, paradoxalement est peut-être notre moteur le plus sûr."  Nicolas Bouvier

« La poésie vient vers nous, on ne sait d’où, et elle nous quitte, allant vers on ne sait quel au-delà. Mais en passant, elle nous laisse des mots et elle nous fait des signes dont l’interprétation est inépuisable. » Gabriel Bounoure

" Avec tes défauts. Pas de hâte. Ne va pas à la légère les corriger. Qu'irais tu mettre à la place ? " Henri Michaux


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Soyez indulgent, je ne suis qu'un petit écrivaillon tentant d'écrivasser

Mai 2008 : "L'apéritif de la neige"
est "paru"

Si vous êtes intéressé : laissez moi un message
(133 pages de poèmes et textes poétiques, pour la plupart ici sur mon blog)

"Le meilleur choix de poèmes est celui que l'on fait pour soi." Paul Eluard

"Savoir que nous ignorons tant de choses suffit à mon bonheur." George Oppen

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17 août 2023 4 17 /08 /août /2023 10:51

 

Je viens de lire « L’accomplissement de l’amour » de Robert Musil, la petite centaine de pages me convenait sachant que je n’avais pas réussi à démarrer « l’homme sans qualités » qui est pourtant le livre préféré de deux de mes amies - grandes lectrices -.

Que dire ? L’histoire est simple : un adultère finalement et une jouissance terminale.

Mais pendant 100 pages, on suit les réflexions (très très intellectualisées) de cette femme qui aime d’un amour fusionnel son mari… Et c’est là que la sauce prend, car le style de Musil est incomparable, foisonnant, riche, parfois cela s’embourbe et se complexifie à foisons ! ("style quintessencié et stupéfiante complexité"... pour reprendre les mots du préfacier…)

Néanmoins : une écriture absolument superbe, subtile et sophistiquée, cherchant comme disait Musil « la structure essentielle des choses »…

Un mélange d’écriture scientifique (métier de Musil) et littéraire (Musil grand lecteur de philosophie…)

Très grande nouvelle…

Il va falloir que je m’accroche, mais il faut absolument que je me remette à « l’homme sans qualités ».

 

 

 

Extrait :

«  Puis vint le calme, l’étendue. L’irruption des forces douloureusement accumulées après la rupture des murs de retenue. Sa vie était étendue comme la surface tranquille et miroitante d’une eau, passé et avenir à hauteur de l’instant. Il y a des choses que l’on ne peut jamais faire, on ne sait pourquoi, ce sont peut-être les plus importantes ;  on sait qu’un terrible blocage entrave la vie, un engourdissement, un étau comme celui qui enserre les doigts dans le froid. Et parfois cela se dissout, parfois comme de la glace sur les prairies, on est songeur, sombre clarté qui s’étend jusqu’aux confins. Mais la vie, la vie osseuse, la vie décisive continue à s’accrocher, obstinée, quelque part ailleurs, et l’on n’agit pas. »

 

 

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8 septembre 2019 7 08 /09 /septembre /2019 10:13

 

Je viens de finir le premier livre de Juan José Saer (1937-2005) que j'ai eu entre les doigts.

Un sentiment rare de chef d'oeuvre absolu m'est passé par la tête... Les phrases sont délicieusement et incroyablement bien écrites, la traductrice Laure Bataillon a fait parait-il un travail remarquable, à tel point qu'à sa mort, un prix pour la "meilleure traduction" porte désormais son nom.

Bref un écrivain argentin exceptionnel et une traductrice tout autant. 

Je ne vais pas parler bien longtemps de ce livre car d'autres l'ont fait bien mieux que moi, en naviguant sur le net, on comprend l'importance de cet écrivain argentin. Livre inspiré par une histoire réelle.

3 parties dans le livre : la découverte de l'estuaire qui donnera d'un coté l'Argentine, de l'autre l'Uruguay et la vie à bord en 1516 des bateaux espagnols, la vie avec les indiens pendant 10 ans, puis le retour en Europe et la fin de vie du narrateur...

Même si parfois il est nécessaire de s'accrocher un peu , de rester concentré, tant les phrases sont denses, on lira ce chef d'oeuvre d'une traite avec le coeur aux aguets. On suit l'histoire de ce jeune mousse sur le bateau, puis seul rescapé, parmi les indiens. A la fin du livre, les méditations seront philosophiques et métaphysiques sur la présence de l'homme au monde, son importance, son adéquation, sa solitude...

"De ces rivages vides il m’est surtout resté l’abondance de ciel. Plus d’une fois je me suis senti infime sous ce bleu dilaté: nous étions, sur la plage jaune, comme des fourmis au centre d’un désert. Et si, maintenant que je suis un vieil homme, je passe mes jours dans les villes, c’est que la vie y est horizontale, que les villes cachent le ciel."

JJS

Ici de bien meilleures explications que les miennes :

https://blogs.mediapart.fr/edition/la-voie-des-indes/article/070314/un-reel-trop-grand-pour-l-homme-par-guillaume-contre

 

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2 juin 2019 7 02 /06 /juin /2019 09:54

 

Viens de lire pour la seconde fois ce petit livre de psychanalyse (pas que, l'auteur est agrégée de lettres) sur le lieu, la maison...

J'ai toujours eu l'impression que les lieux de mon enfance possédaient une force inouïe, mais pas que mon enfance, aussi les lieux ; les lieux amis, les lieux où l'on se sent bien ; comme ma seconde maison "provençale" celle qui a suivi l'appartement tourangeau de mon enfance.

Qu'est que l'homme dans un lieu ? Est-ce superficiel, superflu ou essentiel ? Cet ancrage. Cette territorialité, et ce désancrage de l'adolescence... (Isée Bernateau est une spécialiste de l'adolescence). Cette notion d'inquiétante étrangeté pour citer Freud. Et l'aspect spatial et matériel de la maison. 

Papa-maman-maison = famille disait F. Molto. 

Mais pas que la maison, l'extérieur ; mais aussi l'intérieur "le mobilier", le "dedans". 

La maison est un abri. ("contre la nuit" Bachelard). La maison est la famille, mais le bâtiment et le mobilier comptent tout autant ; importance de ce mobilier (même si déménagement) : continuité identitaire et liens oedipiens. 

La maison est aussi "maternelle", il y a une analogie avec le corps ; l'enfant et la maison : c'est le centre du monde : mis à mal à l'adolescence ; mais restera forcément "un prolongement de soi". A partir de 4 films de Gus Van Sant (la tétralogie de la mort) l'auteur explique bien ce désancrage à l'adolescence (lire "je m'arrache" p.53 très intéressant). 

"Il faut que l'homme sorte à la rencontre de la vie hostile" (Schiller). C'est l'éducation à la réalité. Très instructif aussi : les anti-lieux des adolescents = des lieux faits ni pour les adultes, ni pour les enfants...

Puis passage sur Perec pour qui les lieux furent une idée fixe ; lui, qui perdit son père au front à 4 ans et sa mère déportée à 6 ans... Perec et son "non-lieu" de naissance, l'errance de l'enfance de placement en placement ; quasi toute la littérature de Perec tourne autour des lieux...

Puis conclusion sur la khôra de Platon : le lieu reste insaisissable ; et le retour à la terre ne produit rien, car la perte de la mère est irrémédiable. Vue sur mère. 

Un petit livre très instructif dont je conseille la lecture pour ceux qui s'intéressent comme moi aux lieux, aux lieux qu'on aime, à la maison, à la maison natale ; aux rapports maternels ; aux fuites adolescentes plus ou moins difficiles...

 

" Alternative nostalgique (et fausse) :

Ou bien s'enraciner, retrouver, ou façonner ses racines, arracher à l'espace le lieu qui sera vôtre, bâtir, planter, s'approprier, millimètre par millimètre, son "chez-soi" : être tout entier à son village, se savoir cévenol, se faire poitevin.

Ou bien n'avoir que ses vêtements sur le dos, ne rien garder, vivre à l'hôtel et en changer souvent, et changer de ville, et changer de pays ; parler, lire indifféremment quatre ou cinq langues ; ne sentir chez soi nulle part, mais bien presque partout."

Georges Perec

 

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ICI un interview de l'auteur sur ce livre

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9 mai 2019 4 09 /05 /mai /2019 20:51
    "La chute" par son ton original et déroutant est un texte majeur de Camus ; si en France l’auteur est surtout réputé pour son fantastique "L’étranger", dans les autres pays, c’est "la chute" qui l’emporte, sans doute d’ailleurs ceci est lié à l’année où il reçut le prix Nobel, la chute étant alors son dernier récit publié. (1956, prix Nobel en 57 ; il a alors 44 ans : cela en fait un des plus jeunes lauréats). Cela restera ensuite son dernier récit de fiction.

(Prix Nobel décerné pour « l’ensemble d’une œuvre mettant en lumière les problèmes qui se posent de nos jours à la conscience des hommes. »)



"La chute" utilise le procédé du soliloque, procédé étonnant, assez peu utilisé et qui pourtant fonctionne à merveille.
Sartre – pourtant en bien mauvais termes avec Camus – disait que « ce récit est peut-être la meilleure, mais certainement la moins comprise des œuvres de Camus. ».
Pour Jean Bloch-Michel, Camus a trouvé dans « mémoires écrits dans un souterrain » de Dostoïevski l’idée du soliloque avec un interlocuteur muet. Dostoïevski parle déjà de « juge ». Victor Hugo dans « le dernier jour d’un condamné » avait aussi utilisé ce procédé.

Qu’en est-il de ce récit ?


Jean-Baptiste Clamence rencontre à Amsterdam dans un bar un compatriote français et engage la conversation. Cet interlocuteur restera très peu dévoilé tout au long du récit. Le narrateur se présente : il fut jadis un brillant avocat parisien, il est maintenant « juge-pénitent » à Amsterdam.
Le narrateur souhaite parler de lui ; jadis il défendait les justes causes avec ferveur et réussite ; il avait « réussi sa vie ». Homme à femmes, avocat reconnu, pas de soucis dans cette vie bien organisée. Cependant la machine se dérégla un soir où il entendit un rire qui venait de nulle part, un rire qui le bouleversa bien fortement. Il crevait de vanité selon ses dires : il prêtait une attention superficielle aux êtres et aux évènements, tout glissait à sa surface. D’autres incidents anodins arrivèrent : il se laissa frapper sans réagir, premières difficultés sexuelles, mais surtout suicide à Paris d’une jeune femme : « j’entendis le bruit qui, malgré la distance, me parut formidable dans le silence nocturne, d’un corps qui s’abat sur l’eau. Je m’arrêtai net, mais sans me retourner. Presque aussitôt, j’entendis un cri, plusieurs fois répété, qui descendait lui aussi le fleuve, puis s’éteignit brusquement. Le silence qui suivit, dans la nuit soudain figée, me parut interminable. »
Alors Clamence devient « indifférent » à la société, il s’accuse et attend son procès : on est tous coupable. 

Le message que semble nous délivrer Camus, peut paraitre ambigu : la culpabilité humaine ? La notion de double (un peu comme le livre de Kazan « l’arrangement »). La mauvaise conscience de l’humanité ? La solitude humaine ? Une parabole ? Détresse du vivre ? Dérision générale sur notre condition humaine ? Approche et refus de la mort ? Duplicité profonde de l'homme (Janus = Clamence) ? Religions sans secours ? L'amour : la solution ? Le malconfort ? Le mensonge est partout ? Un pamphlet contre le monde intellectuel parisien (Sartre et Camus sont alors en rupture) ? Noire vision de l'homme ? Autobiographie (Clamence = Camus) ?
Le roman de Camus est à la fois très moderne et très classique, écrit dans une langue superbe, ironique et précieuse. Pleine d’éloquence.

« Ah ! mon ami, savez-vous ce qu’est la créature solitaire, errant dans les grandes villes ?… »
« je décidai de quitter la société des hommes . »
« il ne s’agissait plus que de vieillir. »
« n’attendez pas le jugement dernier, il a lieu tous les jours ».

"Ne sommes-nous pas tous semblables, parlant sans trêve et à personne, confrontés toujours aux mêmes questions bien que nous connaissions d'avance les réponses ? Alors, racontez moi je vous prie, ce qui vous est arrivé un soir sur les quais de la Seine et comment vous avez réussi à ne jamais risquer votre vie."

Roger Grenier a dit à propos de ce livre : « Le narrateur, un peu abstrait de ce récit corrosif… parle en fait pour chacun de nous et nous fait avouer qu’être heureux, c’est déjà être coupable. » Meursault dans « l’étranger » le disait déjà : « De toute façon, on est toujours un peu fautif. ».

C’est aussi un roman à tiroirs qu’il faut lire plusieurs fois pour en apprécier toutes les facettes. Comme le disait je ne sais plus qui : « tout ne prend sens qu’avec une lecture rétrospective. » C’est tout l’art de ce romancier d’exception que fut Albert Camus.

Car « la chute » se produit à l’aube.

PS : j'eus la chance de voir au théâtre un François Chaumette jouant un savoureux Clamence, bravo à lui.
PS 2 : je crois que c'est le livre que j'ai le plus relu, et chaque relecture fut un vrai plaisir ; Camus écrivain majeur.
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8 mai 2019 3 08 /05 /mai /2019 17:44

 

   J'avais lu ce livre à sa sortie en 1975, intrigué par le côté "anonyme" et aussi  parce que je devais avoir à peu près le même âge que l'"écrivain". J'étais à l'époque tourangeau et lui orléanais... Intrigué par ce monde du travail ouvrier, moi qui rêvais de faire de "longues études"...

   A l'époque le libraire me le conseilla. Bref lecture inouïe d'un gars de "bonne famille" qui loupe son bac et doit se débrouiller entre cet échec et son départ à l'armée (entre 18 et 20 ans) ; on comprendra aisément qu'il attendra son départ pour la grande muette avec appétit. 

  Car la vie de travail en scierie est un enfer : froid, faim et surtout fatigue ; ce qui est étonnant dans ce récit, c'est le réalisme cru sans effet de manche, ni d'écriture ; tout est "raconté" simplement comme cela s'est passé.Il a les mains bien blanches et au début tout le monde se moque discrètement ; et le mépris est là ; mais, lui est fier et travailleur... Le ton est incroyablement juste, un peu méchant, terriblement honnête.

   Livre majestueux qui stupéfia Pierre Gripari qui en fit la préface en 1975. (à l'origine d'ailleurs ce manuscrit devait être détruit...)

 

 

  Ce livre vient d'être réédité en 2013 aux éditions Héros-Limite, gloire à eux !

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27 août 2018 1 27 /08 /août /2018 15:10

"Citadelle" de Saint-Exupéry

malgré un ton parfois paternaliste ou trop patriarcal, Citadelle reste un livre étrange, énigmatique, mais intensément profond, et d'une écriture tout-à-fait exceptionnelle

c'est un livre que l'on ouvre au hasard et la lecture des pages trouvées est à chaque fois un ravissement ; j'avais appris jadis quelques pages par coeur ; en voici une

page insolite, rare et sublime

 

 

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26 février 2018 1 26 /02 /février /2018 15:20

il y a du noir et du blanc dans ce livre, un des tout meilleurs de cet auteur ; de la nostalgie plein la gueule ; et ce retour à la douleur finira mal ; le livre est alors relu afin de mieux comprendre toutes les subtilités de l'écriture de ce prix Nobel. 

un Paris plein de spleen de cette jeunesse de bohême, de mélancolie.

faut-il vivre si l'ennui est trop fort, si l'incompréhension de sa présence au monde est trop brûlante ? On nettoie par la présence de l'autre ou des autres, mais l'effondrement est là, lorsqu'on ne trouve pas sa place dans ce monde. 

le personnage de Louki est d'une tristesse infinie perdu entre "zones neutres" et "trous noirs" ; la description d'un Paris crépusculaire, prompt à l'amitié, mais difficile à vivre est magistralement transcrit par P. Modiano.

A la fin, on s'ébroue ; une sorte de désabusement en chagrins et malheurs. 

 

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"Pour moi, l'automne n'a jamais été une saison triste. Les feuilles mortes et les jours de plus en plus courts ne m'ont jamais évoqué la fin de quelque chose mais plutôt une attente de l'avenir. Il y a de l’électricité dans l'air, à Paris, les soirs d'octobre à l'heure où la nuit tombe. Même quand il pleut. Je n'ai pas le cafard à cette heure-là, ni le sentiment de la fuite du temps. J'ai l'impression que tout est possible. L'année commence au mois d'octobre." P.M.

Le café de la jeunesse perdue / Patrick Modiano
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20 novembre 2017 1 20 /11 /novembre /2017 11:49

J'ai toujours considéré cette BD comme un chef d'oeuvre sur l'enfance et sur l'âme humaine, jadis Régis Franc était un génie...

Parue initialement et quotidiennement dans le journal "Le matin" en toutes petites vignettes...

la déception, le déception de la vie, voilà un peu le sujet

la désillusion, l'illustration fabuleuse de l'enfance...les options de grandeur, de réussite, le pouvoir de l'argent...

"On ira chercher dans ces noirs et blancs le pourquoi de notre déraison.../..." Gérard Guegan

 

------------------ en vrac quelques souvenirs : 

Régis Franc en cochon lointain qui écrit

fautes d'orthographe enfantines voulues ou non ? 

plein de personnages secondaires

phrases isolées des contextes

Monroe Stress producteur adulte / enfant solitaire, plage, train / Gérard-Jean au bout de la plage : le café

Anne-Irêne, Gérard-Jean

rêves de grandeur, de réussite hollywoodienne

p 14, p 27

9 personnages en perpétuelle frustration avec des prénoms fabuleux

décalage continuel

histoires secondaires délirantes (bateau)

mélange habile enfance - âge adulte

sous un apparent bordel : très construit ; très écrit, très riche

p277 danse

 

 

Hôtel de la plage / Régis Franc
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3 janvier 2017 2 03 /01 /janvier /2017 16:18

 

Il est très dur de parler de la perfection. 

On a l'impression avec cet auteur exceptionnel de partir à vau-l'eau, de divaguer en permanence ; d'un point de départ limpide et simple, en quelques phrases, l'écrivain suisse fait exploser syntaxe et vocabulaire pour les parer de couleurs et d'étoffes somptueuses.

Très courts textes - comme j'essaye d'écrire de mon côté - mais ici d'une densité inconcevable !

Ce type d'écriture, d'écrivain semble disparaitre... On est devenu non économe des mots et des phrases, de gros livres fleurissent partout et plus c'est gros, plus c'est cher et souvent (heureusement pas toujours !) plus c'est mauvais et dispensable.

La grande littérature est là dans ces petits livres de Cingria qui avait comme son compatriote Cendrars une tronche marrante et ordinaire. 

Ses textes sont d'éternelles fanfares férocement remarquables ! Une brillance fabuleuse qui moi me laisse bouche bée... Nicolas Bouvier avait bien raison de le présenter comme l'un de ses écrivains majeurs.

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15 octobre 2016 6 15 /10 /octobre /2016 18:29

Il est rare que je relise un livre juste après l'avoir fini. La chute de Camus ou mes deux mondes de Chejfec ou pseudo d'Emile Ajar avaient eu droit à ce traitement, on peut rajouter maintenant l'extraordinaire livre de Mario Benedetti.

Ce dernier (journaliste, poète, romancier, dramaturge et professeur à l'université) est l'un des très grands d'Amérique du Sud (Uruguay) et sa vie pleine de tragédies et d'exil est elle même un roman...

Quién de nosotros est paru à Montevideo en 1953, il s'agit de son premier roman. 

Il s'agit là - encore une fois - de parler des relations d'un couple ; un couple à 3 ? Un sorte de Jules et Jim, mais plus sombre, plus angoissant, plus solitaire, plus introverti. Et de 3 genres littéraires : un journal intime, puis une longue lettre, puis une nouvelle littéraire avec notes - le procédé est intéressant et cerne bien les psychologies des personnages.

1- Miguel parle longtemps - écrit plutôt - car il s'agit d'un journal intime. Son journal dure une bonne moitié du livre : il se trouve incompétent, lâche, manquant d'ambition et donc ne mérite pas l'amour d'Alicia. Amis depuis l'adolescence, finalement Miguel épousera Alicia, mais il juge son mariage durement et ne comprend pas pourquoi Alicia l'a choisi lui, lui le médiocre par rapport au fantasque et brillant Lucas. Finalement il choisira 11 ans plus tard devant cet ennui commun et cet échec de jeter Alicia dans les bras de Lucas estimant que c'est ce qu'il a de mieux à faire. 

 

2- Alicia écrit une lettre qui explique pourquoi elle part avec Lucas. Elle met les choses au point et explique clairement pourquoi elle avait choisi Miguel. Elle ne parle pas d'échec à propos de son mariage mais d'un "succès gaspillé", formule terriblement efficace !

 

3- Lucas est écrivain, visiblement quelqu'un de brillant, mais aussi un introverti, un silencieux, un "intellectuel" rêveur ; lui, c'est par une fiction littéraire extrêmement intellectualisée et bourrée de notes (celles-ci d'ailleurs pourraient être "la vraie vie") qu'il explique les choses et parle de ses deux amis et d'Alicia. 

 

Le procédé du livre est incroyablement génial et réussi ; la prose est parfaite et très moderne. On est fasciné par ces trois approches si différentes et si proches pourtant, reflétant encore une fois les difficultés de compréhension dans le couple et même dans l'amitié qui est bien sûr une autre forme d'amour. Le livre est court (120 pages), il se lit pleinement d'une traite tant on est pris dans ce triangle amoureux mais bancal et dans cette valse des sentiments. Bref il est dur d'aimer, mais bien sûr, nous le savions déjà, Mario Benedetti nous le redit avec habilité, intelligence et grand talent. A lire absolument !

 

Editions Autrement, 2016.

 

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18 juillet 2016 1 18 /07 /juillet /2016 08:04

Nicolas Bouvier considère Charles-Albert Cingria comme l'un des plus grands écrivains mondiaux. Voire le plus grand.  De quoi intriguer.

Je viens de lire (et de relire) "Pendeloques alpestres", 1929, paru dans l'excellente petite collection MiniZoé. Petit bijou bien sûr, Nicolas Bouvier ne nous a pas trompé.

Les lectures de Cingria sont très souvent déroutantes par leurs digressions perpétuelles, mais aussi et surtout l'incroyable prose ciselée utilisée... Quelqu'un a parlé de "poétique de l'effacement et de l'apparition", c'est tout-à-fait cela. Très grand styliste, exceptionnel même, bref la Suisse nous donne de sacrés écrivains ! Cingria est unique.

L'auteur décide d'aller voir un ami dans la montagne, il marche dans la vallée, le pays change car change de langue, puis un jeune guide à 6 doigts le conduira au bon lieu. Là-haut, un de ses amis et son fils l'attendent. Ils observeront l'apparition de divers personnages et commenteront. Le propriétaire de la "cantine" (un refuge) est un vieillard poète, il possède un St Bernard dont le rôle dans l'histoire sera prépondérant, en particulier lors de la redescente.

Que veux dire ce livre ? juste un récit ? Ascension puis descension. Un peu de fantastique, un peu d'art baroque, un peu de gastronomie, beaucoup de philosophie. L'intérêt de la marche, de la marche en montagne. "Eloge de l'errance et de la montagne nue".

Etre attentif au monde, encore une fois, et à l'instant présent, puis sublimer : "la poétique est déclarée". Comprendre aussi comment un écrivain (un grand) peut sublimer en quelques mots ou phrases des instants a priori d'une banalité affligeante. Rien n'est banal pour qui sait observer. Et la banalité disparait incroyablement derrière le phrasé du poète écrivain !

4ième de couverture : Dans ce texte libre et renversant, la montagne et la plaine, le réel et le fantastique, les inquiétantes hauteurs et la plaine étale, rassurante et stable, l'homme et le chien, le vivant et le mort se répondent, se complètent et échangent leurs voix. Monter et descendre représentent, dans l'œuvre de Cingria (1883-1954), la fusion jubilatoire des contraires, l'extraordinaire équilibre de l'univers, tout ce qui sonne juste, tout ce qui est, comme la montagne, joyau du monde.

"Les êtres et les choses sont constamment en rapport avec l'espace.../... mais ce qu'il aime plus que tout, ce sont les oppositions, qui permettent de voir le monde de façon nouvelle. L'élan incessant du très bas vers le très haut doit impérativement être suivi par la joie de la descente. La montagne ne va pas sans la plaine ni la plaine sans la montagne : c'est leur association qui rend le monde "exquis", qui lui donne le mouvement et l'unité sans lesquels il ressemble au tombeau." Anne Marie Jaton (dans la postface)

 

 

 

Pendeloques alpestres / Charles-Albert Cingria

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28 mai 2016 6 28 /05 /mai /2016 10:20
La pièce / Jonas Karlsson
La pièce / Jonas Karlsson

petit bijou de lecture, ce petit livre kafkaïen est drôle à foisons, quoiqu'assez inquiétant ; c'est simple, c'est écrit divinement, sans fioritures, sans phrase en trop, un pur ravissement ; on lit cela avec la gourmandise au coin des yeux, et on sourit régulièrement, atteint du syndrome "lecture d'un bon livre"...

 

 

lire la critique très intéressante dans un dernier livre avant la fin du monde

 

La pièce / Jonas Karlsson
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20 février 2016 6 20 /02 /février /2016 17:01

 

 

Prix du meilleur livre étranger.

Petit chef d'oeuvre de Drago Jancar, écrivain slovène.

Une nuit de Janvier 1944, un couple de bourgeois disparait dans des circonstances troubles... Le livre nous raconte la vie d'une femme indépendante, intelligente, sensuelle et excentrique Veronika Zarnik. Le livre se découpe en 5 récits se recoupant : 5 personnes racontent la vie de Veronika et ce qui s'est passé.L'originalité est d'abord dans cette forme de récit (outre une très belle écriture), mais aussi dans le fond avec de belles pages sur l'absurdité de la guerre, les souffrances de l'ancienne Yougoslavie, l'arrivée de Tito, les anciennes armées utilisant les chevaux (les animaux sont très présents dans ce livre).

Le livre se construit autour de ces cinq narrateurs. L'ensemble est magistral et dresse un tableau somptueux, mais inquiétant des bouleversements à cette période de la guerre de la Yougoslavie.Stevan Radovanovic (amant et maitre d'équitation) est le premier à raconter, dans un camp de prisonniers, il croit voir passer Veronika. "...c'est la fin, la fin du royaume de Yougoslavie, la fin du monde." Puis parleront la mère de Veronika, un médecin militaire allemand souvent invité par le couple, la gouvernante et Ivan Jeranek, un employé du manoir...

Veronika représente la vie, la paix et surtout la liberté ; chacun des cinq interlocuteurs parlera à sa façon et regrettera de ne pas avoir pu aider mieux cette femme aux grands qualités. On apprend par ces biais beaucoup du nouveau monde yougoslave, l'abandon des alliés, l'arrivée de Tito, la fin d'un monde, la fin des cavaliers de guerre...

Veronika est une femme moderne qui aime tout le monde, mais on ne peut pas aimer tout le monde en temps de guerre...

Absurdité de la guerre et de la mort, un très beau roman, mélange de littérature et d'explications historiques sur l'effritement de cette Europe centrale germanophone et de ces bouleversements majeurs dus à l'influence soviétique.

Veronika, un personnage énigmatique, héroïne d'un roman qui ne l'est pas moins...

 

 

Cette nuit, je l'ai vue / Drago Jancar
Cette nuit, je l'ai vue / Drago Jancar
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1 janvier 2015 4 01 /01 /janvier /2015 17:24

la petite-lumière

 

  On lit "La petite lumière" d'Antonio Moresco - écrivain italien parait-il très connu chez lui, mais il s'agit ici de la première traduction française d'un de ses livres - par touches, on le déguste comme s'il s'agissait d'un met rare ; une nourriture que l'on craint d'enfourner trop vite par peur de laisser échapper quelques saveurs...

 

   Un homme décide d'aller se perdre dans un village abandonné, isolé dans une végétation luxuriante et jamais tout-à-fait amie ; néanmoins le narrateur est sensible au monde animal, et il y a quelques pages sur le mouvement gracieux des hirondelles relativement étonnantes, des instants suspendus aussi aux lucioles délicates. L'homme décide de finir sa vie dans ce village abandonné, il fuit la civilisation malade, tout juste il va au village faire ses courses, éventuellement il va voir un autre ermite qui lui travaille sur les extraterrestres...

C'est tout ; le monde est fait de recueillement et du temps qui passe ; on est alors attentif au temps qu'il fait, aux tempêtes, aux petits tremblements de terre, aux mouvements des vents, à l'expression parfois agressante, parfois bienvaillante du monde naturel...

Et puis il y a cette lumière en face qui s'allume chaque soir à peu près à la même heure, en pleine forêt. Quelque chose d' "impossible". Un beau jour il ira voir ce dont il s'agit.

Il trouvera un autre solitaire, petit garçon cette fois-ci, en culotte courte et crâne rasée. Très sage et tenant sa maison de façon étonnante. 

De ces deux solitudes naitra une possible amitié ou du moins une certaine connivence, une certaine ressemblance dans leur double humanité. Chacun perdu dans son propre monde, mais apte à recueillir l'autre.

 

Petit bijou d'écriture, un style clair comme Erri de Luca mais plus foisonnant ; une histoire étrange comme celle déjà contée ici (http://www.frenchpeterpan.com/article-21541213.html) d'un autre écrivain italien merveilleux Dario Franceschini...
Les fins sont proches.Et évidemment essentielles.

 

Quelle merveille de lire ces petits livres qui ne font pas 600 pages où l'on est perdu dans des détails et des personnages ; ici la littérature va à l'essentiel : raconter un pan des hommes et avec un minimum de moyens littéraires.

 

Sincèrement la littérature italienne est une bien belle littérature !

 

Ici : la critique de Terre des Femmes

Ici : la critique de Télérama

 

la-petite-lumière-Moresco

 

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28 mai 2014 3 28 /05 /mai /2014 21:20

« en réalité, il existe deux sortes de vie, selon la formule de Viri : celle que les gens croient que vous menez, et l’autre ».


   Attention, « Light years » paru en 1975 et traduit en français par « Un bonheur parfait » est un livre atypique dans son écriture et sa linéarité parlant d’un sujet pourtant bateau : le couple marié, comment accepter ou refuser sa (ses) liberté (s), le temps qui passe, les amis, les amours aussi ; ce livre est un régal.

 

un bonheur parfait


   « Un bonheur parfait » est D'ABORD incroyablement bien écrit, J. Salter est un adepte des phrases courtes, des descriptions d'une efficacité invraisemblable ; à petites touches pointillistes, il nous montre la très lente déchéance d'un couple qui a tout pour réussir : une belle situation, de l'intelligence, de la sensibilité, de la culture, de la beauté, des amis, de la jeunesse et deux petites filles charmantes. Oui, mais voilà le temps passe, l'un veut réussir dans son métier et tombe amoureux comme seuls les hommes savent le faire c'est à dire avec immaturité, fierté et jalousie ; elle, cherche quelque part sa liberté, liberté totale, sexuelle elle aussi, mais aussi vivre "sa" vie propre ; plus tard il s'éloigneront alors qu'ils s'entendent parfaitement (aucune scène de brouille), finalement juste insatisfaits de ce monde familial, de cette vie qui bien sûr avec le temps passant devient une vie « comme tout le monde », un peu monotone, pleine de frustrations, loin des idéaux de la jeunesse.

   Viri est architecte, brillant et beau ; Nedra est belle et intelligente, inaccessible aux autres hommes semble-t-il, mère comblée. Couple parfait des années 70. Ils vivent près de New York, reçoivent beaucoup, cherchent une vie sociale ou sociétale idéales. Deux petites filles « parfaites », un chien présent. C'est un roman terrible dont on ne sort pas indemne. Jeunes amoureux, jeunes mariés, fuyez ce livre magistral !
   La dégradation des relations est subtile, par petits à-coups légers, elle n’en est pas moins profonde, même si entre Viri et Nedra se sont installées une confiance et une amitié à toute épreuve. Je n’en dis pas plus pour ne pas gêner le bonheur de votre lecture…L’équilibre fragile maintenu depuis longtemps va se rompre mais en douceur. C’est l’apprentissage des renoncements. C’est aussi, l’âge aidant, la vie qui devient une attente, une attente de quoi, personne ne sait réellement, oh ! la mort bien sûr, mais aussi autre chose, l’attente de celui ou celle qui n’attend plus rien. Faut-il se satisfaire de ce que l’on possède, alors que l’on sait tous qu’il y a toujours mieux ; ou doit-on se « résigner » et accepter juste ces petits bonheurs sans chercher de passions plus fortes ; les enfants comptent cependant et il y a de très belles pages d’amour filial dans ce livre étonnant. Mais le mariage ? Le mariage est une prison dit Nedra. Que devient la place de l’individu dans le couple ? Fusion ? Destruction ?


   Vous serez cependant surpris par deux choses : le style parfait de cet écrivain, c’est tellement bien écrit et descriptif que les premières pages peuvent sembler difficiles (apparemment cela gêne certains lecteurs) (cela me rappelle Pasternak) ; d’autre part on passe de personnages en personnages sans réelle cassure, sans passage de paragraphes et comme H. Murakami dans l’extraordinaire « Chroniques de l’oiseau à ressort », on s’attache à plein de personnages secondaires lesquels finalement disparaîtront du schéma narratif « comme dans la vraie vie ».

J.Salter
James Salter définitivement l'un des plus grands et ce livre atypique et étonnant est un vrai chef d'oeuvre !! C’est un écrivain qui publie peu, et comme P. Auster ce sont les Européens qui l’ont fait réellement connaître. Depuis chacun s’accorde pour dire qu’il est un écrivain majeur. Il est passé il y a peu à « La grande librairie » sur France 5. Il décida un jour d’écrire «pour lutter contre la vie qui s'en va petit à petit».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Extraits du livre :


"Leur vie est mystérieuse. Pareille à une forêt. De loin, elle semble posséder une unité, on peut l’embrasser du regard, la décrire, mais, de près, elle commence à se diviser en fragments d’ombre et de lumière, sa densité vous aveugle. A l’intérieur, il n’y a pas de forme, juste une prodigieuse quantité de détails disséminés : sons exotiques, flaques de soleil, feuillage, arbres tombés, petits animaux qui s’enfuient au craquement d’un rameau, insectes, silence, fleurs. Et toute cette texture solidaire, entremêlée, est une illusion. En réalité, il existe deux sortes de vies, selon la formule de Viri : celle que les gens croient que vous menez, et l’autre. Et c’est l’autre qui pose des problèmes, et que nous désirons ardemment voir".

.../...


"Il n’existe pas de vie complète, seulement des fragments. Nous sommes nés pour ne rien avoir, pour que tout file entre nos doigts. Pourtant, cette fuite, ce flux de rencontres, ces luttes, ces rêves ... il faut être une créature non pensante, comme la tortue. Etre résolu, aveugle. Car, tout ce que nous entreprenons, et même ce que nous ne faisons pas, nous empêche d’agir à l’opposé. Les actes détruisent leurs alternatives, c’est cela, le paradoxe. De sorte que la vie est une question de choix – chacun est définitif et sans grandes conséquences, comme le geste de jeter des galets dans la mer. Nous avons eu des enfants, pensa-t-il ; nous ne pourrons jamais être un couple sans enfants. Nous avons été modérés, nous ne saurons jamais ce que c’est que de brûler la chandelle par les deux bouts".

.../...


« La liberté dont elle parlait, c’était la conquête de soi. Ce n’était pas un état naturel. Ne la connaissent que ceux qui voulaient tout risquer pour y parvenir, et se rendaient compte que sans elle, la vie n’est qu’une succession d’appétits, jusqu’au jour où les dents vous manquent. »

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