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Certaines choses
Nous entourent « et les voir
Equivaut à se connaître »
George Oppen
"Mais rien de cette nature n'est définitivement acquis. Comme une eau, le monde vous traverse et pour un temps vous
prête ses couleurs. Puis se retire, et vous replace devant ce vide qu'on porte en soi, devant cette espèce d'insuffisance centrale de l'âme qu'il faut bien apprendre à côtoyer, à combattre, et
qui, paradoxalement est peut-être notre moteur le plus sûr." Nicolas Bouvier
« La poésie vient vers nous, on ne sait d’où, et elle nous quitte, allant vers on ne sait quel au-delà. Mais en passant, elle nous laisse des mots et elle nous fait des signes dont l’interprétation est inépuisable. » Gabriel Bounoure
" Avec tes défauts. Pas de hâte. Ne va
pas à la légère les corriger. Qu'irais tu mettre à la place ? " Henri Michaux
"Savoir que nous ignorons tant de choses suffit à mon bonheur." George Oppen
j'ai peiné pour t'ouvrir comme un abricot
la mise en mots des maux serait-ce là même la définition de la vie ?
Cet Enlisement intériorisé
est l’échec de mon autocritique /
Cet Enlisement intériorisé
est devenu mon « autre » non
/ une définition idéale : ce serait 20% de moi-même
et pourtant « quelqu’un est ici »
serait-ce un problème d’enracinement ? une fuite vers les nuages ? une absence de construction ?
une non-définition ?
iris nain qui semble me fixer
impression fugace du sens de ma vie et de la vie en général, qu’est-on ?
il ne faut pas chercher une utilité à sa vie nous dit Nicolas Bouvier
seuls les sentiments comptent dit-on / que faisons nous pour les entretenir ?
vieillissement de la fleur comme métaphore du passage de la vie
chaos désordre
le petit iris nain est là
sobrement nettement
il perce la pierre, il sort du minéral
son jaune est éclatant et les cailloux sont gris
dans les autres corps, les autres présences
rien qu’un vide infini
un vide "central"
quelques insectes vrombissent dans la quiétude
de cet instant charmeur
cependant insuffisant
éminemment au plus mal
à la vie : que suis-je modeste ou inapte ?
Si je dis que je suis là / je persiste / qu'est mon existence au monde ?
je suis biologiquement complètement seul, mes mitochondries travaillent pour moi-même et pour personne d'autre / idem pour mes organes tantôt superbes, tantôt déficients / Je suis un être cellulaire qui ne participe à aucune société animale. Mon cerveau n'est que ma personne et rien d'autre !
Je suis moi et personne d'autre / Pourquoi faudrait-il donc que vous me compreniez ? Que je vous obéisse ? Que j'adhère à vos propositions ? Quelle est donc cette société humaine ? Comment vivre nos solitudes, nos individualismes ? Nos incomplétudes ?
Chacun possède son propre paysage. Nous ne sommes que nos propres paysages. Même notre manière de voir ou d'écouter est pour tous différente.
En outre on ne vit que l'instant,tout le reste est fabulation ou recherche en arrière, prières passéistes, inventions futuristes.
J'aurais tant souhaité communiquer, être un neurone actif dans la moelle épinière ou le cerveau, être le polype travailleur d'un corail, une fourmi pour le bien de tous, devenir dauphin pour perdre mon "je" et percevoir les contenus mentaux de chacun qui sont la propriété de tous...
Emouvoir l'autre, émouvoir les autres ; cela semble si aisé et pourtant, il n'y a pas de tâche plus ardue. Discordance entre ce besoin d'être aimé, d'être reconnu et mon besoin de liberté, d'autosuffisance. Ours des cavernes.
Et que dire alors du sexe ? De cette recherche perpétuelle et vaine de l'autre "et qui m'aime et que j'aime" comme dit le poète. Il y aurait donc la nécessité d'être deux ? Comme c'est étrange. Et donc de communiquer en couple ? Comme c'est inouï.
On passe seul, et on meurt, seul.
Le grand silence, alors, servira de conclusion.
Lorsque j'avais 13-14-15 ans, mon père me fit - sans trop le savoir - l'un des plus beaux cadeaux de ma vie ; je commencais à écrire mes petites histoires et mes poèmes "du mardi" . J'avais sans doute exprimé le souhait de pouvoir mettre cela "noir sur blanc", d'officialiser mon "travail" ; mon père me ramena de la petite usine où il travaillait une machine à écrire abandonnée...
Cette dernière fut mon amie la plus rapprochée pendant bien longtemps et je la trimballais partout, elle a pris un sacré coup de vieux et a même perdu une touche...Mais je n'oublie pas tout ce qu'elle m'a apporté !
Depuis le 2 Février, mon blog était bloqué...
Pas de réponses d'Over-blog à mes mails répétés et un certain jm'enfoutisme bien net...
Est-ce ma lettre envoyée à la maison-mère toulousaine ? Est-ce l'aide de deux "bénévoles" des forum ?
Ce jour je retrouve "à peu près" mon blog façonné depuis 9 ans, certes il manque des photographies et des MP3, et plein de petits détails mais l'essentiel - les textes - ont été récupérés...
Overblog m'a tué puis ressuscité, car il était fort probable que j'allais arrêter là...
Bref on continue, un moment au moins....
Bises à tous !
Marco
Quand la poésie va bien, tout va.
Photo réelle, non bidouillée :
livres en cours de lecture ou en attente de lecture ...
Mes mains sont devenues importantes ; je m’endors le poing fermé placé sur le menton et le pouce érigé, posé sur mes lèvres ; cette posture me prolonge doucement l’endormissement. Mon autre main, la droite, adopte un mouvement circulaire avec le pouce et l’index, un frottement peau contre peau et une sensation d’hypnose manuelle, de franchissement du sommeil comme un début d’anesthésie. Ces deux gestes, le pouce sur mes lèvres et le mouvement de frottement de mon pouce et index droits semblent donner un sens à ma vie, ma vie de ce moment-là, ma vie de début de nuit, de changement de décor, du passage au sommeil, de l’assoupissement, l’envers de ce tiers de vie somme toute inexploré et énigmatique. Alors une odeur de réglisse se répand dans la chambre comme un chutney de nuit, une douceur avant la transition brutale au néant. Ainsi, je fais davantage attention maintenant à ce passage, à ce gué entre le jour et la nuit et cette position allongée, différente, cette transmission de la journée. Ma main devient comme une passerelle entre le blanc et le noir, le connu et l’inconnu, le jour et la nuit.
Regarder les paysages lors d'un voyage en train est l'un des meilleurs remèdes contre la mélancolie
Ceux-ci défilent si vite qu'il est difficile de penser à ce qui nous tourmente tant l'extérieur nous attire
l'ombrage de ces champs
ce poteau télégraphique penché alors que ses camarades sont bien droits
ces arbres au sommet brun au centre vert et leur silhouette floue
c'est curieux ces instants fugaces empéchant toute réflexion toute nostalgie
la typographie des champs des chemins des passages de vents
les reliefs tourmentés changeant sans cesse
les traits bien droits des labours fidèles
ma déshérence
l'abandon de ma vie improbable
les grands silos à l'architecture rocambolesque
ces larges bâtisses magnifiques paumées près des rails
ces horizons loin ou tout près ces tunnels obscurs
les collines et les flancs couchés les foules d'arbres
les prés verts ondulants des fumées ça et là
des clochers verticaux rompant la monotonie des villages
de hautes antennes modernes au milieu de nulle part
les fûts des arbres disparaissant en ombres et lumières
des bosquets si bien délimités de belles vaches blanches isolées dans les pâtures
ma déshérence
l'abandon de ma vie improbable