
Au paradis des jaunes
les viornes tin sont en deuil
vertes et
cornettes noires aux bouquets qu’on offrirait
buplèvres en ligne encore droits comme sentinelles
jalonnent en garde-à-vous lavés
buis toujours vert aux tiges en feuilles
Dans
les érables vomissent leur jaune et pissent aux liserons
mordorés et leurs cheveux jonquille
dans des corbeilles d’or
lentisques fiers qui friment
aux térébinthes essences
larges pistachiers d’or éclatent en lingots singuliers
Sumacs-fustets aux couleurs d’or
Toutes ces variétés abricot paillées
tous ces cotinus pleurent leur beurre frais
en lits de forme citron pailleux
Rouvres chênes encore de vermeil, de safrané,
D’un ocre blond
Aux ajoncs sales javellisés
le monde est en jaunisse totale
orageusement trouble
comme une immense jatte de soufre
et sans ces taches, ces jaunissements, ce vieillissement
il y a le ciel topaze et ces raies de gris, ces gros nuages
de l’orage – pluies de mirabelles – des prunes de feuilles
ivre automnal boit-sans-soif vivant
animé, sauvé dans ces ocres, ces jaunes, ces verts
alors, la vie en est augmentée comme le long des grands fleuves
Feuilles pourries des aulnes, spleens en mort cérébrale,
Manne ivoirine des arbres perdus, penchés, peinés,
