Sur tes sueurs en corps, j’aurais moi aussi tempêté et rêvé si fort
tes suints, tes ors
aux collines aimées que tu prêtais aux hommes aimables aux paysages encombrés
Ces frissons de doigts, j’aurais rêvé là où tes bas blancs à ton sexe parlaient
Sous chaque toit, les mains d’hommes perlaient, se défaisant, te diamantant
Tes jambes furent alors mes Loire à moi à boire
Tes fumées Tes innocences Tes moires
Tes bas clairs faisaient comme feuilles au vol
Un mot d’ombrage dans les fragments d’ombres
Les soirs à l’heure des repos
On souhaitait épousseter ces taches scintillantes sur tes jambes à clé
Les ombres les ombres que lançaient tes sexes désirés, des clairs-obscurs
de cinéma noir et blanc, des traces de main, mais là tes bas blancs
et humant ton sexe blanc comme une grande marguerite
je bus donc au creux de ces deux bas blancs, un lait blanc comme une aube claire, dans une forêt sombre où l’eau coule dans ma bouche
grand plaisir sage des assoiffés d'été
Tu lançais tes jambes comme des tiges électriques
Comme deux sexes supplémentaires sous tes jupes claires
Les hommes rêvaient de te posséder, mains posées aux élastiques
Cela ferait rivière sous ta robe calmement claire
Rouge ce jour comme un feu et ambre
Attirail sexué comme tu tournes et danses
Quand tu tournes et danses
Au creux de ces chemins-là
C’étaient des promesses de l’enfance
Les jambes de ma mère
dont je rêvais enfant
Des traverses embaumées par les lilas
Des sourires aux mains tendues intenses
Et puis comme l’or fane
Un soir, la musique manque
Et les courts silences pavanent
Quand de toi tout manque
J’ai dans mes souvenances
Tes deux jambes blanches
A leur jonction la stance
Que scandaient tes hanches
"la femme aux bas blancs"
Valadon 1924 et Courbet 1861