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-- je vous souhaite un bon passage... --


"Mais rien de cette nature n'est définitivement acquis. Comme une eau, le monde vous traverse et pour un temps vous prête ses couleurs. Puis se retire, et vous replace devant ce vide qu'on porte en soi, devant cette espèce d'insuffisance centrale de l'âme qu'il faut bien apprendre à côtoyer, à combattre, et qui, paradoxalement est peut-être notre moteur le plus sûr."  Nicolas Bouvier

« La poésie vient vers nous, on ne sait d’où, et elle nous quitte, allant vers on ne sait quel au-delà. Mais en passant, elle nous laisse des mots et elle nous fait des signes dont l’interprétation est inépuisable. » Gabriel Bounoure

" Avec tes défauts. Pas de hâte. Ne va pas à la légère les corriger. Qu'irais tu mettre à la place ? " Henri Michaux


écrivez moi si vous le souhaitez :    

Soyez indulgent, je ne suis qu'un petit écrivaillon tentant d'écrivasser

Mai 2008 : "L'apéritif de la neige"
est "paru"

Si vous êtes intéressé : laissez moi un message
(133 pages de poèmes et textes poétiques, pour la plupart ici sur mon blog)

"Le meilleur choix de poèmes est celui que l'on fait pour soi." Paul Eluard

"Savoir que nous ignorons tant de choses suffit à mon bonheur." George Oppen

______________________________________________

 

30 août 2015 7 30 /08 /août /2015 06:58
Le puits / Ivan Repila

   On ressort de la lecture du  « puits » d’ivan Repila étonnamment abasourdi. Ce livre et son contenu ne ressemblent à rien de bien connu. Deux frères (un grand ; un petit) sont au fond d’un puits sans espoir de le quitter...

Une grande partie du livre parlera de leur survie avec un luxe de détails.

La fin de sera pas dévoilée ici, par moi ; disons qu’elle parle de vengeance et d’amitié fraternelle. Et de "révolution".

 

Le réel titre du livre est « L’enfant qui vola le cheval d’Attila » ; drôle de traduction, mais bon les raccourcis souhaités par les éditeurs sont légion. Le titre français est plus clair, le titre espagnol plus en logique avec le récit.

 

Encore que... il ne s’agit pas d’un puits à proprement parler, mais bien d’un trou. Mais la symbolique du « trou » est bien moins brillante que celle du puits.

 

Le livre est découpé en chapitres, numérotés en nombres premiers, bref ceux que l’on ne peut pas diviser ; ces nombres indiquent aussi la somme de jours passés... on est ici plus proche d’un long poème symboliste, lyrique et énigmatique.

 

Quelle est la symbolique du puits ? la solitude ? la mort ? l’écrin utérin ? Quitter l’enfance pour pénétrer le monde adulte ? Se ressourcer pour mieux renaître ?

Le puits est clairement un symbole féminin : abondance et vie, mais aussi secret et dissimulation. Plutôt maternel que sexuel nous disent les psychanalystes. Et le livre justement parlera sans cesse de la mère.

Eléments terre et eau réunis, le puits se présente comme un atout : on va pouvoir se désaltérer, se ressourcer, chercher cette intériorité ; mais si l’on est au fond, c’est une tout autre histoire : la mort est proche : par noyade ou au contraire par dessèchement et épuisement.

 

Le puits est aussi traditionnellement l’image de la connaissance et de la vérité ; on connait son importance dans nos religions monothéistes. Mais, ici, dans ce récit, le puits a clairement perdu son côté magique, sacré, son aspect « connais toi toi-même » comme on avait pu le comprendre par exemple dans le même épisode de notre héros coincé au fond d’un puits dans « Chroniques de l’oiseau à ressort » d’Haruki Murakami. De même, ici, il a perdu les notions de connaissance (la vérité est au fond du puits), non, ici, le seul but : sortir du trou !

 

Ici, remonter du puits est vraisemblablement une seconde naissance, voire même une première ; mais pour en faire quoi ?

 

« Profond comme un puits sans fonds » : on retrouve la symbolique du puits dans le jeu de l’oie et ses cases mystérieuses ; ici le puits conduit directement à la prison (la prison la plus rude étant souvent celle que l’on se construit soi-même).C’est ici tout-à-fait ce dont il s’agit.

 

Grand texte énigmatique, « Le puits » reste un livre étrange, écrit remarquablement, je ne suis pas sûr que l’on en ressorte « purifié », comme l’eau qui lave ou l’eau de pluie qui s’infiltre. Si la littérature est faite pour « déranger », Ivan Repila a bien rempli son contrat, surtout pour un premier roman.

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28 août 2015 5 28 /08 /août /2015 19:11

Un petit moment de calme et de rires ? Une grosse trentaine d'auteurs de l'Académie Alphonse Allais (fondée en 1954) a fait paraître en 2011 ce dictionnaire somme toute indispensable, voire même davantage...

 

quelques petits exemples :

 

 

* espagnolette = système de fermeture qui équipe la plupart des chambres de bonne.

* rue = grue qui n'a pas trouvé son point G

* passoire = ustensile de l'épouse qui entend se soustraire au devoir conjugal. ex : "Non, passoire, chéri, j'ai mal à la tête."

* infini = club de rencontres pour parallèles

* apiculteur = cultivateur heureux

* alexandrin = égyptien monstrueux à douze pieds

* parenthèse = écriture ceinte

* gibbon = singe de la forêt amazonienne connu pour la rapidité et l'élégance de ses déplacements à la cime des arbres. Quand il est dit "de Bayonne" il est beaucoup plus sédentaire, restant suspendu, comme les chauves-souris, aux poutres des fermes basques.

Dictionnaire ouvert jusqu'à 22 heures / Académie Alphonse Allais
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26 août 2015 3 26 /08 /août /2015 13:05
Machine à écrire

Lorsque j'avais 13-14-15 ans, mon père me fit - sans trop le savoir - l'un des plus beaux cadeaux de ma vie ; je commencais à écrire mes petites histoires et mes poèmes "du mardi" . J'avais sans doute exprimé le souhait de pouvoir mettre cela "noir sur blanc", d'officialiser mon "travail" ; mon père me ramena de la petite usine où il travaillait une machine à écrire abandonnée...

Cette dernière fut mon amie la plus rapprochée pendant bien longtemps et je la trimballais partout, elle a pris un sacré coup de vieux et a même perdu une touche...Mais je n'oublie pas tout ce qu'elle m'a apporté !

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12 août 2015 3 12 /08 /août /2015 10:27

Les très courts textes de mon ami cao

ont une bonne ambiance poético-ornitho-naturalistico-champêtre qui sied bien

et parlent d’ humanisme et d’ espoir sans faille

 

il suffirait donc de transcender l’instant présent

le bonheur est juste à ce prix : goûter à l’instant présent

le ressentir de toute sa force et l’exprimer

(ce qui n’est pas le plus simple)

 

être attentif au monde

à sa beauté

avoir aussi le mot juste à la bonne place

et aussi une forme parfaite de concision

 

et vous obtiendrez les textes pertinents et sincères de mon ami cao

 

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------

par exemple :

 

"En février"

 

La nuit dernière les cochons ont foui le sol facile

des roselières littorales, à l'abri des dunes basses,

blondes et leurs replis de rétention.

 

Le silence,

fruit de l'inceste entre l'homme et sa conscience,

est cocufié, trahi.

 

Le cri du lapin pris par mon chien

et les murmures futiles fauchés

par le frais noroît, en février

 

-------------------------------------------------

pour commander son petit livre, vendu à un prix dérisoire :

 

http://www.thebookedition.com/jouissances-minimalistes-cao-p-128525.html#voisins

 

son site Internet : photos de la ville et de la campagne

architectures, oiseaux et collines :

 

http://caonomdunchien.blogspot.fr

Jouissances minimalistes / Cao
Jouissances minimalistes / Cao
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3 août 2015 1 03 /08 /août /2015 18:34

Et c’est un corps ; toujours le même, toujours différent

un astre, une baleine échouée aux couleurs orangées, la nuit qui scintille par alternance et fait phare pour le reste du monde

on s’y blottit parfois comme un animal apeuré, en attente du monde à venir

 

Ce serait un poème ouvert sans verrou

ou un autre dimanche très doux

une fine musique, un oiseau qui chante, un brin d’eau en refrain

 

Ton corps haché par la lumière

Et ton entrecuisse, résidu de mes pensées, où j’y meurs

Enfant émasculé

 

Ton corps est un bateau grand et beau

Un bateau-feu, un bateau-phare

Mes fêtes galantes mes fessiers très hauts mes horticoles desseins

 

Mes ivresses mes ivrogneries

Ma

Mangeaille

Du

Dimanche

Mon clémentinier

Mon manège à moi

 

Ma chapelle, mon chapeau, ma tourterelle

"The girl from southern France" 1966 Kosta Alex

"The girl from southern France" 1966 Kosta Alex

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27 juillet 2015 1 27 /07 /juillet /2015 10:09
(larves d'hydracariens - sans doute du genre Arrenurus - sur un Sympétrum méridional)
(larves d'hydracariens - sans doute du genre Arrenurus - sur un Sympétrum méridional)

(larves d'hydracariens - sans doute du genre Arrenurus - sur un Sympétrum méridional)

En photographiant cet habile voilier, j'eus la surprise après coup de voir que j'avais aussi photographié nombre de passagers clandestins : effectivement toutes les petites boules rouges sont en fait des larves d'acariens aquatiques.

Il ne s'agit pas à proprement parler de parasitisme, car les acariens ne font que voyager d'un point A à un point B ; certes ils peuvent piquer un peu d'hémolymphe ou alourdir leur porteur et ainsi le fatiguer, mais le terme scientifique utilisé ici est la phorésie, bref un simple transport.

Ainsi lorsqu'un enfant saute sur votre dos et que vous le transportez, il y a phorésie.

C'est quand même drôlement plus chic en allant faire de l'équitation, de dire que vous allez faire un peu de phorésie...

Ces acariens aquatiques ou hydracariens sont en fait très peu connus. Ici arrenurus est un spécialiste des Odonates et après la période de reproduction de ces dernières, elles sont quasi toutes "contaminées" .

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25 juillet 2015 6 25 /07 /juillet /2015 11:02

Intensément, tu dis

L’inconvénient où tu luttes si fort

et inconvenant, tu viens

 

Et puis finalement j'étire le monde élargi

Je l’élague de mes mots suffisants

 décadences de ces fines tournures

Chevilles pleines et belles à l’aube commencées

 

Enchevêtré, je suis

étonnamment tu luttes et étêtes

heureusement, je feins

 

et puis finalement je heurte ce mur de mépris

je propage et ruine ce que tes papiers disent

des papillons finaux en doublure crépusculaire

annoncent la fin de notre monde

 

logorrhée grise et triste compilation

de nos deux désordres respectifs

 

Rupture
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20 juillet 2015 1 20 /07 /juillet /2015 10:04

J'ai cherché le visage d'une femme en écartant les franges de la pluie avec mes bras qui s'ouvraient en vain et n'accueillaient que les désertions du vent.

Je creuse.

 

Insomnies de somnanbule, j'envie le sommeil de ceux qui peuvent trouver dans les rêves une image éventuelle de l'amour.

Je ne suis pas de ces chercheurs-là : je creuse.

Je fouille des terres ardues comme un tombeau. Quand il est enfin ouvert, l'amour en sort et moi je m'y coule en faisant semblant de dormir.

 

Je creuse tout au long d'un faux sommeil où vingt fois par nuit je fais en dormant le geste de souffrir.

 

 

Stanislas Rodanski

J'ai cherché... / Stanislas Rodanski
de bien beaux inédits pour ce poète d'exception !

de bien beaux inédits pour ce poète d'exception !

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21 juin 2015 7 21 /06 /juin /2015 18:17

" Le plaisir est bien la chose du monde la plus difficile à imaginer. (Avec qui voulez-vous lutter ?) Le désir, c'est probablement tout ce qu'un homme possède. Je suis un homme qui cherche à ne pas mourir."

 

Jacques Rigaut

..de Rigaut

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11 juin 2015 4 11 /06 /juin /2015 09:24
Poésie et traduction
 
W.H. Auden est un poète américain d'origine anglaise, il est peu connu en France alors que sa poésie a influençé de nombreux écrivains anglo-saxons. il est aujourd'hui considéré comme un des plus grands poètes de langue anglaise du XXième siècle. Il est mort à Vienne en 1973. Il devint célèbre brutalement chez nous suite au film
"4 mariages et un enterrement" grâce à ce poème lu lors du dit enterrement.


Voici l'original
puis la traduction du livre que je possède © christian Bourgois 1995
enfin une traduction trouvée sur le net et ma foi fort différente
laquelle préférez-vous ?

 

Funeral blues

Stop all the clocks, cut off the telephone,
Prevent the dog from barking with a juicy bone,
Silence the pianos and with muffled drum
Bring out the coffin, let the mourners come.

Let aeroplanes circle moaning overhead

Scribbling on the sky the message He Is Dead,
Put crepe bows round the white necks of the public doves,
Let the traffic policemen wear black cotton gloves.

He was my North, my South, my East and West,

My working week and my Sunday rest,
My noon, my midnight, my talk, my song;
I thought that love would last for ever: I was wrong.

The stars are not wanted now: put out every one;

Pack up the moon and dismantle the sun;
Pour away the ocean and sweep up the wood.
For nothing now can ever come to any good.

 

Arrête toutes les horloges, coupe le téléphone,
Jette un os juteux au chien pour qu’il cesse d’aboyer,
Fais taire les pianos et avec un tambour étouffé
Sors le cercueil, fais entrer les pleureuses.

Que les avions tournent en gémissant au-dessus de nos têtes
Griffonnant sur le ciel ce message : Il est Mort,
Noue du crêpe au cou blanc des pigeons,
Donne des gants de coton noir à l’agent de la circulation.

C’était mon Nord, mon Sud, mon Est et Ouest,
Mon travail, mon repos
Mon midi, mon minuit, ma parole, mon chant ;
Je pensais que l’amour durait pour toujours : j’avais tort.

On ne veut plus d’étoiles désormais ; éteins-les toutes ;
Emballe la lue et démonte le soleil,
Vide l’océan et balaie les bois ;
Car rien maintenant ne vaut plus la peine.
------------

 

Arrêter les pendules, couper le téléphone,
Empêcher le chien d'aboyer pour l'os que je lui donne.
Faire taire les pianos, et sans roulements de tambours,
Sortir le cercueil avant la fin du jour.

Que les avions qui hurlent au dehors,

Dessinent dans le ciel ces trois mots, Il Est Mort.
Nouer des voiles noirs aux colonnes des édifices,
Ganter de noir les mains des agents de police.

Il était mon Nord, mon Sud, mon Est et mon Ouest,

Ma semaine de travail, mon dimanche de sieste,
Mon midi, mon minuit, ma parole, ma chanson.
Je croyais que l'amour jamais ne finirait, j'avais tort.

Que les étoiles se retirent, qu'on les balaye,

Démonter la lune et le soleil,
Vider l'océan, arracher la forêt,
Car rien de bon ne peut advenir désormais.

---------

 
En voici une troisième de l'amie Sabouret (traductrice professionnelle de son état)
merci à elle :-)
 

Arrêtez les pendules, coupez le téléphone,

Pourvu qu'il n'aboie point, jetez un os au chien

Etouffez les pianos et qu'un tambour voilé

Au sortir du cercueil, accompagne le deuil.

 

Que les avions décrivent des cercles en gémissant

Et tracent dans le ciel ces trois mots : il est mort

Nouez un crêpe au cou des oiseaux blancs

Ajoutez des gants noirs aux tenues des agents

 

Cétait mon nord, mon sud, l'orient et l'occident

Mon travail en semaine, mon repos du dimanche

Mon midi, mon minuit, ma parole, mon chant

Je pensais que jamais l'amour ne finirait ; j'avais tort

 

Etoiles, disparaissez, qu'il n'en reste plus une

Démontez le soleil et remballez la lune

Asséchez l'océan, balayez les forêts

Car rien de bon ne peut advenir désormais.

 

-----------

celle d'Yves Perret :

 

Arrêtez les pendules, coupez le téléphone,
Faites taire le chien d’un os gras qu’on lui donne,
Silence les pianos ! Sourdine, les tambours
Pour sortir le cercueil entre tout ces cœurs lourds..

Que les aéroplanes voltigeant au dehors
dessinent ces trois mot : Il Est Mort.
Mettez du crêpe noir aux cous blancs des pigeons,
aux mains des policiers des gants noirs en coton.

Il était mon Nord, mon Sud, mon Est, mon Ouest,
ma semaine affairée, mon dimanche de sieste,
mon midi, mon minuit, mes mots et ma chanson.
Je pensais que l'amour ne finirait jamais : eh bien non.

Plus besoin des étoiles et que, tous, ils s’en aillent
envelopper la lune, démonter le soleil
assécher l'océan, arracher les forêts
car ici rien d’heureux n’adviendra plus jamais.

 
-----------------

 

une autre traduction, celle de l'ami Balagan =
 
Remisez les horloges, coupez le télephone.
Au chien qui tant aboie, donnez un os qu'il rogne.
Faites taire les pianos ; aux tambours assourdis,
Présentez le cercueil à nos coeurs engourdis.

Laissez dessus nos têtes, les cercles gémissant
Des avions griffonant le message du gisant.
Couvrez de laies de crèpe, les oiseaux si bavards.
Donnez de beaux gants noirs aux agents des boulevards.

Il était tout pour moi : une rose des vents,
Une semaine ouvrée, un repos du dimanche,
Une nuit, un midi, des mots, une mélopée ;
L'amour devait durer, mais je m'étais trompé.

Faites sortir les étoiles, qui nous semblent si vieilles,
Éloignez cette lune, éteignez ce soleil,
Videz les océans et brûlez tous ces bois,
Car rien, plus jamais, ne s'emplira d'émoi.
 
-----------------------------
 
une autre : celle de Chris
 
Arrêtez toutes les montres, coupez les téléphones
Donnez des os aux chiens pour les rendre aphones
Faites taire les pianos qu'au son étouffé d'un tambour
On sorte le cercueil , et les pleureuses autour

Que la fumée des avions trace au dessus de nos têtes
ces mots Il est mort en un message funeste
Un ruban de crêpe aux cous blancs des pigeons
Les policiers gantés noir en cette grande occasion

Il était mon Est , mon Ouest , mon Sud et mon Nord
mes jours de travail et la fin de semaine
Mon Midi, mon Minuit, ma parole, ma rengaine
L'amour devait durer sans fin : j'avais tort

Je ne veux plus d'étoiles, enlevez les unes à unes
Décrochez le soleil et emballez la lune
Asséchez les mers et balayez les forêts
Car plus jamais rien de bon n'arrivera désormais
 
----------------------------------------------
 
une autre : celle de Catherine Charmant
 
Arrête les pendules, coupe le téléphone,
Pourvu qu’il n’aboie plus, jette un os au chien
Pianos, silence ! Qu’au roulement sourd d'un tambour
On sorte le cercueil, et les proches autour

Que les avions qui vrombissent là-haut en traçant
Des cercles adressent ces trois mots : Il Est Mort
Passe un ruban noir au cou des blanches colombes
Et des gants endeuillés aux mains des policiers

Il était mon Nord, mon Sud, mon Est et mon Ouest,
Ma semaine ouvrée, mon repos du guerrier,
Mon midi, mon minuit, ma parole, mon chant;
Je croyais l’amour éternel: eh bien non.

Plus de place à présent : supprime les étoiles une à une;
Démembre le soleil et embarque la lune,
Assèche les océans, balaie les forêts
Car rien maintenant n’adviendra plus jamais.

Une autre traduction, celle de Véronique Boix, merci à elle ! (juin 2015)

 

 

Arrêter les horloges, le téléphone couper. 
Empêcher le chien d’aboyer par quelque os à ronger.
Faire taire les pianos, étouffer les tambours
Pour sortir le cercueil, nos sanglots tout autour.

Que les avions qui hurlent au-dessus de nos têtes, 
Ecrivent, dans le ciel, ces trois mots : Il n’Est Plus.
Au blanc cou des colombes, nouez en berne un crêpe
Et qu’on voie les agents en gants noirs dans la rue.

Il était mon Nord, mon Sud, mon levant, mon couchant,
Ma semaine de labeur, mon dimanche de paix,
Mon midi, mon minuit, ma parole et mon chant.
Et l’amour invincible : comme je me trompais !

Que m’importent les étoiles à présent : que toutes on les balaye ! 
Et remballez la lune ! Démontez ce soleil !
Videz les océans, arrachez les forêts !
Car plus rien, plus rien d’heureux ne m’arrivera désormais.

 

 

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23 mai 2015 6 23 /05 /mai /2015 09:23

Sois un pieu

enfoncé

contre la fatalité :

incapable de reculer d'un pouce.

Avance où tu dois

où ta musique intime t'appelle

quel que soit le péril.

Tu ne répondras pas

au jour de fête commun :

tes fêtes sont d'une autre nature.

Ne projette pas ne te venge pas

ne fomente pas

laisse le temps venir à toi

et réjouis le jour.

Nourri de ta seule liberté.

La vie est faite d'heures

que tu te soumettras

l'une après l'autre

sans entracte ni vacance.

 

Michel Seuphor

dessin de M. Seuphor : "calme et capricieux" 1972
dessin de M. Seuphor : "calme et capricieux" 1972

dessin de M. Seuphor : "calme et capricieux" 1972

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18 mai 2015 1 18 /05 /mai /2015 22:14

jeune femme brune

la trentaine, cheveux mi-longs, grand regard, yeux noirs

un beau profil

parle beaucoup avec une amie assise en face d’elle, volubile,

grand sourire

lèvres qui brillent rose vif, active

elle dialogue avec son amie avec de grands coups de cou et de tête

agite ses mains, ses ongles peints rose pâle

un sourire, une volonté, rappelle Irène Jacob jeune,

même fougue dans sa beauté

même allant, indocile, rebelle, insoumise

on peut la fixer (je suis assis loin dans le restaurant - elle

est dehors en terrasse sur le trottoir - je suis bien dans l’axe pour l’observer, elle)

pour s’en délecter

chaque expression saisie est un délice, chaque sourire, chaque regard en coin majesté

ah ! ces visages de femmes sans cesse renouvelés, il y a tant à dire, à nouveau

toutes ces incompréhensions dans ces joies de vivre, cela m ‘échappe, ces insouciances

 

Au sortir : robe dans les tons jaunes, ballerines noires, jambes nues, cuisses assez lourdes

je jette un dernier regard avant de m’enfoncer dans mon chemin seul,

 

veste caban sombre

jambes croisées, un pied derrière le mollet, comme un verrou

une tension du corps, proche d’une envie de vie, une pulsion

 

le bon temps a passé, la vieillesse m’a pris mon air de jeune homme romantique,

je me fossilise

mutacisme de ma vie oubliée,

indûment, je l’aurais aimée

 

Café Madeleine, Paris.
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8 mai 2015 5 08 /05 /mai /2015 16:36

Plante assez rare, elle fait partie des plantes mycohétérotrophes... (perte chlorophylle et parasitisme d'un champignon (russules) : la plante n'exerçant pas sa fonction pioche le carbone dans le champignon, ce dernier prend du sucre...), symbiose...

Néanmoins, la biologie de cette fleur n'est pas bien connue, et des associations avec les racines des résineux ou des cistes est fort probable. Elle serait donc aussi alors un véritable "parasite", une plante "qui triche" comme on dit...

Elle peut disparaître pendant des années. (sécheresse ou couvert végétal trop important).

Ici la plante pousse au pied d'un pin.

Tige violette. Fleurs rose. Pas de feuilles vertes.

Orchidées de Provence (8) : Limodorum abortivum
Orchidées de Provence (8) : Limodorum abortivum
Orchidées de Provence (8) : Limodorum abortivum
Quelques jours plus tard, la floraison est plus abondante...

Quelques jours plus tard, la floraison est plus abondante...

Orchidées de Provence (8) : Limodorum abortivum
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3 mai 2015 7 03 /05 /mai /2015 17:50

Assez rare et très localisée dans les biotopes autour de chez moi, voici l'orchis d'Olbia (ancien nom d'une colonie grecque : aujourd'hui Hyères).

Elle ressemble à mascula, mais est plus grêle et sa floraison précoce, nous sommes le 2 mai et déjà de nombreux sujets ont fini leur floraison. Les fleurs sont moins nombreuses et plus pâles. L'éperon ascendant est très long : 1 à 2 fois le labelle. Pelouses maigres, cailloux, calcaire. Des tulipes botaniques et des iris nains sont avec eux.

C'est une orchidée très localisée au pourtour méditerranéen.

On décrit des croisements (hybridations) avec l'orchis de Provence qui est jaune mais dont la fleur est très proche.

Orchidées de Provence (7) : Orchis olbiensis
Orchidées de Provence (7) : Orchis olbiensis
Orchidées de Provence (7) : Orchis olbiensis
Orchidées de Provence (7) : Orchis olbiensis
Photographies ©Frenchpeterpan

Photographies ©Frenchpeterpan

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3 mai 2015 7 03 /05 /mai /2015 12:26
 

Le mai le joli mai en barque sur le Rhin
Des dames regardaient du haut de la montagne
Vous êtes si jolies mais la barque s’éloigne
Qui donc a fait pleurer les saules riverains ?

Or des vergers fleuris se figeaient en arrière
Les pétales tombés des cerisiers de mai
Sont les ongles de celle que j’ai tant aimée
Les pétales fleuris sont comme ses paupières

Sur le chemin du bord du fleuve lentement
Un ours un singe un chien menés par des tziganes
Suivaient une roulotte traînée par un âne
Tandis que s’éloignait dans les vignes rhénanes
Sur un fifre lointain un air de régiment

Le mai le joli mai a paré les ruines
De lierre de vigne vierge et de rosiers
Le vent du Rhin secoue sur le bord les osiers
Et les roseaux jaseurs et les fleurs nues des vignes

Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913

Mai / Guillaume Apollinaire
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